Hirondelles, martinets, moineaux… ces espèces sont connues de tous car relativement proches des humains. On les croise très souvent dans les villes et villages, là où elles trouvent des endroits pour nicher. En effet, ces espèces liées au bâti utilisent les anfractuosités des bâtiments, les creux dans les murs, les avancés de toit, ou encore les angles des fenêtres pour construire leurs nids.

Un martinet noir posé juste sous les tuiles
Martinet noir © Guy Bourderionnet

Ces espèces profitent aussi de la nourriture à proximité, accessible dans les parcs et jardins privés ou publics, et dans les terrains agricoles alentours : graines, fruits et insectes sont au menu en fonction de la saison et de la disponibilité des ressources.

Mais voilà, les ressources diminuent… Et les lieux de nidification aussi ! On vous explique.

Des chiffres vertigineux

Attardons-nous sur trois espèces connues des villes et villages : le Serin cini, au chant grésillant typique, le Verdier d’Europe, star des mangeoires, et le Martinet noir, emblème de l’été.
Les populations de ces trois oiseaux montrent une tendance globale négative depuis 2001 :

  • Serin cini : -40% en AuRA (-43,5% en France)
  • Verdier d’Europe : -31,3% en AuRA (-55,6% en France)
  • Martinet noir : -36,8% en AuRA (-49,6% en France)
Verdier d'Europe
Verdier d’Europe © Philippe Jourde

Pourquoi ce déclin ?

Gîtes potentiels pour la nidification

La rénovation des bâtiments est l’une des causes majeures du déclin de ces oiseaux. Devenus lisses, les murs ne peuvent plus accueillir de nids, rebouchées/isolées/aménagées, les combles deviennent inaccessibles, et c’est sans compter sur la destruction des nids (illégale pour les espèces protégées comme les hirondelles et le martinet !) présents notamment sous les avancées de toit…

Le bâti agricole ancien est quant à lui détruit ou rénové par l’expansion urbaine et résidentielle progressive.

Enfin, les nouveaux bâtiments sont conçus sans prise en compte de la biodiversité. Ainsi, même le moineau domestique, pourtant peu exigeant, ne trouve plus sa place.

Moineau domestique nourrissant son petit dans une cavité rocheuse
Moineau domestique © Joël Vial

Ressources alimentaires

Produits phytosanitaires, pelouses tondues très court et trop souvent, pollutions en tout genre… limitent la nourriture disponible, autant en quantité qu’en diversité. La flore sauvage indigène régresse alors qu’est à la base du régime alimentaire des oiseaux : graines, fruits, insectes associés.

Constat empirique et analyse scientifique

Attention cependant à ne pas confondre observations locales et tendances globales, par exemple :

  • Le Serin cini est encore présent un peu partout sur notre territoire, mais le nombre d’individus a diminué.
  • Le nombre d’oiseaux aux mangeoires en hiver dépend aussi d’autres facteurs. Davantage d’oiseaux aux mangeoires ne signifie pas que tout va bien, et inversement.

Les observations montrent également que certaines espèces autrefois présentent un peu partout, y compris en milieu agricole, ne semblent trouver refuge plus que dans les milieux urbains et périurbains. Cela ne signifie pas qu’elles y sont plus nombreuses. Les conditions pour se reproduire en milieu agricole n’étant plus réunies, ces espèces se maintiennent désormais seulement dans les parcs, jardins et les friches et délaissées urbaines, d’où l’importance de préserver des conditions favorables au sein de nos jardins, hameaux, villages et villes.

Malheureusement, certaines espèces strictement inféodées aux milieux agricoles comme l’Alouette des champs ne sont pas en mesure de s’adapter pour nicher dans les jardins.

Alouette des champs
Alouette des champs © Christian Aussaguel

Nos conseils

Pour contribuer à enrayer le déclin de ces oiseaux de notre quotidien, voici quelques conseils adaptés à votre profil (cliquez sur les liens orange).

Conseils pour les élus et les entreprises

Conseils pour les citoyens

  • Prendre en compte les oiseaux lors des travaux
  • Ne pas utiliser de pesticides et d’intrants chimiques
  • Laisser des espaces « peu entretenus », ne pas tondre / débroussailler partout >> voir la page « Tonte et végétation » de notre site
  • Planter des arbres et arbustes indigènes : fleurs, fruits et insectes associés sont autant de nourriture pour les oiseaux >> voir la page « Les haies » de notre site
  • Élaguer les arbres et entretenir les haies en hiver, éviter la période de mars à septembre >> voir la page dédiée à ce sujet sur notre site
  • Installer des nichoirs de manière judicieuse s’il l’offre est trop faible. Par exemple, la mésange charbonnière est territoriale, cela signifie que les couples ne tolèrent pas leurs voisins. Il est donc inutile d’installer 5 nichoirs sur 300 m², ils ne seront pas occupés. 2 à 3 nichoirs à mésange suffisent pour un jardin de 800 m² >> voir la page « Nichoirs à oiseaux » de notre site
  • Nourrir en hiver : installer une ou plusieurs mangeoires à partir des premières gelées de novembre, puis les retirer en mars (ne surtout pas les laisser de mars et octobre) >> voir la page « Nourrissage hivernal » de notre site
  • Limiter les collisions sur les surfaces vitrées >> voir la page « Pièges au jardin » de notre site

Ce projet est soutenu financièrement par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.