La LPO AuRA vous a concocté 10 actions simples à réaliser chez vous pour accueillir la biodiversité ou l’aider à passer la saison froide. C’est parti !
- Action n°8 : INSTALLEZ des gîtes, des nichoirs…
Pourquoi faire ?
Les animaux n’ont normalement pas besoin de nous pour trouver de quoi s’abriter. Malheureusement, les cavités et abris naturels qu’ils affectionnent se raréfient ou disparaissent : les arbres creux ou morts sont coupés, les bâtiments sont rénovés et « imperméabilisés », les murets de pierres sont remplacés par des clôtures artificielles…
Un animal qui ne trouve pas d’abri adapté dans un territoire, ne s’y reproduira pas et disparaitra… sauf s’il trouve, entre autres, une cavité artificielle qui lui convient !
De plus, la présence de ces animaux dans nos jardins ou sur nos balcons nous rend bien service et permet que l’équilibre naturel soit respecté : les oiseaux vont se régaler de chenilles, les chauves-souris de moustiques, les serpents de souris, les insectes vont polliniser les plantes ou vous débarrasser des pucerons.
Pas seulement pour les oiseaux !
On pense facilement à installer des nichoirs pour les oiseaux, mais n’oublions pas des gîtes pour les mammifères, des pierriers pour les reptiles, des abris pour les amphibiens ou pour les insectes… tous les animaux ont besoin de refuges. Il est par contre important de savoir qui est susceptible de fréquenter le milieu pour pouvoir lui proposer le meilleur abri et ne pas être déçu : si vous habitez en plein centre-ville, inutile de poser des nichoirs pour les hirondelles rustiques ou la chouette effraie, plutôt campagnardes. Mais un nichoir à mésanges ou un gîte à chauves-souris, c’est une bonne idée !
Pour ne pas vous tromper, vous pouvez observer quelles espèces sont présentes autour de chez vous, chez vos voisins, dans le quartier. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès d’associations de protection de la nature ou de personnes de votre entourage qui connaissent la nature, pour savoir quelles sont les espèces susceptibles d’être accueillies chez vous.
En hiver, ça ne sert à rien ?
Et si justement, c’est le bon moment ! Les mésanges, par exemple, commencent à prospecter les cavités disponibles dès le mois de janvier. Plus les nichoirs seront installés tôt, plus ils ont de chance d’être occupés au printemps, et même plusieurs fois dans la saison.
Pour d’autres animaux, comme les chauves-souris, les gîtes d’hivernage sont différents des gîtes de reproduction. En hiver, vous ne les voyez pas, mais au printemps ou en été, elles vont rechercher des cavités pour mettre bas et élever leurs jeunes.
Les insectes, les lézards, les crapauds auront aussi besoin d’abri, de zones de repos, de reproduction dès leur sortie de torpeur hivernale. Plus vous aurez installé de refuges à leur intention, plus ils pourront s’y installer rapidement.
Concrètement, je commence par quoi ?
Par conserver les cavités existantes qui pourrait servir de refuge à un animal : boucher une cavité naturelle pour en installer une artificielle par la suite ne serait pas très cohérent.
Débutez avec une installation simple et qui a plus de chances de fonctionner. Les mésanges, par exemple, sont opportunistes : un nichoir adapté a de grandes chances d’être occupé dès la première année, même sur un balcon. Un tas de cailloux ou de branchages au fond du jardin, des fagots de tiges creuses suspendus dans un coin du balcon, vont forcément accueillir très rapidement des hôtes qui seront intéressés par cet abri inespéré.
Par la suite, vous pourrez installer des aménagements plus importants, plus compliqués ou pour des espèces moins faciles à « attirer ». La mise en place d’un muret de pierre sèches par exemple demande plus de travail mais les interstices et anfractuosités seront très appréciés, notamment par les lézards et les serpents. Ils abriteront également une nourriture diversifiée pour toute une série d’autres prédateurs, qui y seront attirés par la même occasion ! >> Lire notre article sur… les tas !
Aussi, accrocher un gîte à chauves-souris sur un mur ou dans un arbre n’a, en soi, rien de très difficile, mais il est loin d’être garanti que les pipistrelles ou autres barbastelles le trouvent à leur goût et s’y installent en été. Elles sont délicates et difficiles, alors il faut parfois savoir être patient, même si ces gîtes sont essentiels pour l’avenir et la protection de ces espèces.
Saviez-vous que ?
Chez les oiseaux, à presque chaque espèce correspond un nichoir. La taille, la forme, le trou d’envol, l’emplacement… tout est à prendre en compte pour que l’espèce ciblée ait envie de venir s’installer. Par exemple, si vous voulez favoriser les mésanges bleues, vous devez construire ou acheter un nichoir dont le trou d’envol a un diamètre de 28 mm. Si vous préférez attirer un couple de mésange charbonnière, c’est un trou de 32 mm qu’il faudra. C’est précis mais il faut le savoir !
Cette campagne de communication a été réalisée en partenariat avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la DREAL.