La LPO AuRA vous a concocté 10 actions simples à réaliser chez vous pour accueillir la biodiversité ou l’aider à passer la saison froide. C’est parti ! 

  • Action n°4 : ACCUMULEZ, les tas c’est bon pour la biodiversité !

Le tas, c’est la vie !

Bois mort, bûches, branches, feuilles, herbes sèches, tuiles, briques, cailloux… tout est bon pour la biodiversité : les accumulations de matière organique ou d’éléments minéraux sont des aubaines pour beaucoup d’animaux à l’entrée de l’hiver. Elles permettent de passer l’hiver en toute sécurité en limitant le risque d’être mangé par un prédateur. C’est aussi la garantie d’être « bien au chaud » quand la température extérieure ne donne pas envie de mettre un museau dehors…

Dans les tas de « quelque chose », on trouve très facilement beaucoup d’habitants : des insectes, des mollusques, des mammifères, des amphibiens ou encore des reptiles, été comme hiver ! Certaines espèces sont spécialisées et ne sont présentes que dans certains habitats particuliers. C’est le cas du Lucane Cerf-volant, l’un des plus grands scarabées d’Europe et présent dans notre région, très dépendant du bois mort (sur pied ou au sol).

Aussi, les amoncellements de pierres, posées en vrac sur 60 à 100 cm de hauteur, sont très rapidement colonisés, notamment par des espèces poïkilothermes : ces animaux à température interne variable, comme les lézards par exemple, profitent de la chaleur restituée par les pierres aux premiers rayons de soleil printaniers.

Hibernaculum – Jean-Baptiste Decotte

Deux précautions valent mieux qu’une

Pour que les occupants de vos tas savamment organisés soient tranquilles et rassurés, veillez à ne pas déplacer les matériaux, que ce soit en hiver comme en été : il y a du monde toute l’année dans ces abris semi-artificiels. Il est donc important de bien réfléchir à l’emplacement choisi avant d’accumuler…

Le plus simple à mettre en place et le moins contraignant est probablement le tas de feuilles mortes. En automne, vous n’aurez que l’embarras du choix ! Mais soyez malins : laissez en place les feuilles qui se trouvent sous les haies ou les arbustes, lieux privilégiés des décomposeurs, et débarrassez plutôt les lieux de passage et les abords immédiats des bâtiments (chez vous, dans un parc urbain, en forêt).

Et l’esthétique dans tout ça ?

Pas de problème, on a ce qu’il faut !

  • Une haie sèche : on pourrait appeler ça aussi « un mur de végétaux morts », mais ça fait moins envie… Cette haie a les mêmes fonctionnalités qu’une haie classique mais a l’avantage d’être plus simple à mettre en place, moins chère et de recycler des matériaux naturels et souvent encombrants. Évolutive, elle permet d’abriter énormément d’animaux, tout en servant de garde-manger à la plupart d’entre eux, les végétaux se décomposant petit à petit à l’intérieur de l’andain.
  • Une spirale aromatique : c’est joli, original, utile et ça sent bon ! C’est tout simplement un muret de pierres sèches créé en spirale et agrémenté de plantes mellifères (de préférence). Dans ce muret, on y laisse bien évidemment des trous, des fissures, des caches, pour qu’il soit utile toute l’année. C’est un peu plus compliqué à installer qu’un simple tas de pierres, mais ça en vaut la peine si vous êtes motivé-e et que vous avez des bras pour vous aider.
  • Des abris originaux pour les insectes : pour les moins courageux et surtout si vous n’avez pas de jardin, vous pouvez suspendre un pot en terre cuite rempli de paille et retourné, ou des fagots de plantes à tiges creuses ou à moëlle (sureau, roseau, renouée du Japon…). Faciles et faire et peu coûteux, ils peuvent sans problème être suspendus à un rebord de fenêtre ou sur un balcon et servir ainsi de refuge salvateur pour de nombreuses petites bêtes.
Tas de bois © Aymeric Delporte

Saviez-vous que ?

En faisant des tas, vous allez même pouvoir observer des crustacés… les cloportes ! Ce sont bien des crustacés, comme les crabes ou les langoustes, mais terrestres. Ils font partie de la grande famille des décomposeurs et sont donc très présents dans les tas de feuilles, dans le bois mort, sous les écorces, dans les tas de pierres et bien sûr dans les tas de… compost !

Hibernaculum – Fabien Hublé

Cette campagne de communication a été réalisée en partenariat avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la DREAL.