La LPO travaille depuis de nombreuses années aux côtés des agriculteurs pour les accompagner dans leur démarche de prise en compte de la biodiversité. Les salariés et bénévoles de l’association s’impliquent au quotidien dans cette mission, mais ce travail ne peut se faire sans l’investissement et la volonté des agriculteurs. Accompagnement individuel, conseils (plan de gestion), installation d’aménagements (création ou restauration de mares, création de haies, installations de nichoirs), protection d’espèces menacées… Les projets sont multiples et permettent aux agriculteurs d’évoluer dans leurs pratiques en étant accompagnés par des naturalistes professionnels.
Trois campagnes de protection d’espèces sont mises en œuvre avec l’aide des agriculteurs :
Le busard cendré s’installe majoritairement, au début du mois de mai, dans les prairies cultivées et les champs de céréales. Afin d’éviter la destruction des nids lors des fauches ou des moissons et permettre aux oiseaux de mener leur reproduction à son terme, la LPO organise chaque année une grande campagne de repérage et de protection des nichées, en lien avec les agriculteurs concernés.
Tout aussi patrimoniale et en danger d’extinction, l’œdicnème criard subit également des destructions de ses nichées lors des travaux agricoles, de semis ou de préparation de sol. La LPO agit directement pour protéger les nichées, mène un suivi des populations et tente de sensibiliser au maximum les agriculteurs et le grand public à cette problématique.
Les nids de râle des genêts peut également être détruits lors de travaux de récolte des prairies permanentes. Afin de préserver les nichées, une mise en défens d’une partie de la parcelle est demandée aux agriculteurs, d’environ 1 hectare autour de l’individu, jusqu’à la fin de la nidification (début septembre). Les agriculteurs s’engagent à ne pas faucher, ni pâturer, ni déranger cette zone refuge jusqu’au 1er septembre et à ne pas divulguer la localisation du site de nidification.
Merci aux agriculteurs pour leur collaboration, sans qui aucune mesure de protection ne seraient possible !
La nouvelle PAC de 2023 annonce l’émergence de nouveaux projets de territoire à dimension agricole et environnementale, les PAEC. Ces Projets Agro-environnementaux et Climatiques permettent de mobiliser des fonds européens (FEADER), afin d’initier un changement de pratiques agricoles et préserver la biodiversité présente dans les parcelles des agriculteurs. Ces MAEC (Mesures Agro-environnementaux et Climatiques) sont des contrats volontaires entre l’agriculteur et l’Europe, pendant 5 ans, avec un cahier des charges plus ou moins stricts ainsi qu’une rémunération en fonction des contraintes apportées par la mesure. Les différentes structures agricoles (Chambre d’agriculture, Fédération des alpages de l’Isère), administratives (Communauté des communes, Département) et (Fédération des chasseurs de l’Isère, CEN, APN locale) travaillent conjointement avec la LPO afin de proposer des mesures les plus adaptées aux enjeux locaux et permettant aux agriculteurs de valoriser leurs pratiques favorables à la protection des espèces patrimoniales du département. Les prochains PAEC verront le jours en 2023 et avec eux, le lancement des compagnes de contractualisation des MAEC.