SafeLines4Birds est un projet de 6 ans cofinancé par le programme LIFE de l’Union européenne qui vise à réduire la mortalité non naturelle de 13 espèces d’oiseaux le long des lignes électriques en France, en Belgique et au Portugal.

Faucon crécerelle sur une ligne haute tension
Faucon crécerelle sur une ligne haute tension – Michel Mure

Pourquoi ce projet est-il important ?

Les principales menaces qui pèsent sur certaines espèces d’oiseaux comprennent les collisions avec les lignes électriques, l’électrocution et les perturbations pendant leur saison de reproduction. Ces menaces causent la mort de millions d’individus en Europe chaque année et, dans certains cas, menacent sérieusement la viabilité des populations d’espèces.

Certaines espèces européennes sont plus vulnérables en raison de leur taille, de leur morphologie, de leur comportement et de leur répartition. Ainsi, le projet cible 13 espèces les plus impactées par les lignes électriques en France, en Belgique et au Portugal : l’Outarde paupière, le Gypaète barbu, l’Aigle de Bonelli, le Vautour moine, le Vautour percnoptère, le Faucon crécerelle, la Grue cendrée, le Balbuzard pêcheur, la Cigogne blanche, la Cigogne noire, la Bécasse des bois, le Courlis cendré, le Vanneau boréal.

Le projet SafeLines4Birds s’articule autour de quatre objectifs principaux :

  • Réduire les collisions avec les oiseaux
  • Réduire l’électrocution des oiseaux
  • Réduire les perturbations causées par les oiseaux
  • Améliorer et partager les connaissances à travers l’Europe
Gypaète barbu en vol
Gypaète barbu – Romain Riols

Pour lutter contre les collisions, le projet vise à installer 3 880 déviateurs anticollision sur les sites les plus dangereux. Cependant, ces appareils ne sont pas adaptés à toutes les situations et leur taux de réussite varie selon les espèces ou les facteurs géographiques. Par conséquent, de nouveaux dispositifs anticollision seront mis à l’essai, tels que le système américain d’évitement du système de collision aviaire ultraviolet (ACAS), qui utilise la lumière UV brillante sur les lignes électriques pour les rendre plus visibles pour les oiseaux la nuit. En outre, des méthodes d’installation innovantes de dispositifs anticollision seront testées dans le cadre du projet, telles que l’utilisation de drones. Dans certains cas, des lignes seront enterrées pour éliminer complètement les risques de collision et d’électrocution dans les zones particulièrement à risque.

Il existe un fort consensus scientifique sur le fait que le risque d’électrocution des oiseaux dépend de la construction technique et de la conception détaillée des installations électriques. Afin de réduire ce risque, des poteaux électriques dangereux seront modernisés et isolés, et des dispositifs de dissuasion seront installés sur les sites à risque élevé. Des plates-formes et des perchoirs seront également installés pour protéger les oiseaux qui se perchent ou nichent.

Installation d'une plateforme pour la nidification des cigognes
Installation d’une plateforme pour la nidification des cigognes – Anaëlle Atamaniuk

Enfin, pour éviter toute perturbation, les méthodologies d’entretien et de surveillance du réseau seront adaptées – si possible en fonction des périodes de reproduction des espèces cibles – afin d’améliorer leur succès de reproduction. Dans la mesure du possible, le survol des sites de reproduction sera évité et l’utilisation d’hélicoptères sera limitée.

Tous les résultats recueillis seront partagés de manière ouverte et standardisée, ce qui favorisera la compréhension des interactions entre les grilles d’oiseaux et l’efficacité des mesures d’atténuation testées.  Une plateforme numérique ouverte SafeLines4Birds sera créée pour centraliser toutes les informations techniques recueillies au cours du projet. Cela facilitera la diffusion des connaissances concernant les innovations techniques et les équipements dans toute l’Europe et, ce faisant, soutiendra la reproduction d’actions dans d’autres pays.

Le succès de ces actions repose sur la collaboration de 15 partenaires du consortium, dont des gestionnaires de réseau de transport (GRT), des gestionnaires de réseau de distribution (GRD), des ONG et des experts scientifiques de France, de Belgique, du Portugal, d’Allemagne et des États-Unis.

Qui sont les partenaires ?

S’appuyant sur des partenariats existants en France, en Belgique et au Portugal, le projet est coordonné par la Ligue Pour La Protection des Oiseaux (LPO France), la branche française de BirdLife. Les autres partenaires français sont Enedis (GRD), Réseau De Transport D’électricité – RTE, LPO Pays De La Loire, LPO Auvergne-Rhône-Alpes, LPO Occitanie et LPO Provence Alpes Côte d’Azur (ONG locales). Ces partenaires ont créé en 2004 le Comité national de l’avifaune qui vise à réduire les impacts des infrastructures énergétiques sur la biodiversité et ont lancé le projet SafeLines4Birds. Au Portugal, les partenaires du projet sont la Sociedade Portuguesa Para O Estudo das Aves – SPEA (ONG) et E-Redes (GRD portugais), et  en Belgique Natuurpunt, Natagora (ONG) et Elia (GRT belge).

En rejoignant ces partenaires, EDM International, une société basée aux États-Unis, apporte une équipe de biologistes de la faune et de spécialistes aviaires au consortium. BIOPOLIS-CIBIO est un centre de recherche portugais associé à l’Université de Porto qui contribue au projet grâce à son expertise sur les impacts des infrastructures énergétiques sur la biodiversité grâce à des collaborations avec des GRT et des GRD au Portugal et à travers l’Europe. Enfin, RGI apporte son expertise dans la facilitation des échanges multipartites entre divers partenaires et sa vaste expérience dans la coordination et la mise en œuvre d’activités liées à la communication et à la diffusion de projets.