Avec l’arrivée du printemps, de nombreux oisillons peuvent tomber du nid. Pourtant, ils ne sont que très rarement abandonnés. Sauf risque avéré comme la proximité d’une route fréquentée ou d’un chat à l’affut, il est préférable de les laisser sur le lieu de leur découverte. Leurs parents se trouvent généralement à proximité même si on ne les voit pas.
Voici quelques conseils pour les aider à survivre dans leur milieu naturel.
Les oisillons sont rarement orphelins !
Chaque année à partir du mois d’avril et jusque fin septembre, les nichées de jeunes oiseaux commencent à mettre le nez dehors. Pour un oisillon, tomber du nid fait partie des aléas de la vie d’oiseau ! Il n’est pas rare qu’un petit téméraire s’aventure rapidement hors du nid : les jeunes de plusieurs espèces, telles que les chouettes, les grives, les merles ou les canards colvert, quittent régulièrement le nid sans savoir voler, en essayant de suivre leurs parents qui cherchent des aliments. Ils se retrouvent alors au sol où nous sommes susceptibles de les trouver. Parce qu’ils poussent de petits cris plaintifs, on peut croire qu’ils ont été abandonnés. En réalité, les parents se trouvent la plupart du temps aux alentours, à la recherche de nourriture.
Laisser l’oisillon sur son lieu de découverte
De manière générale, il est préférable voire indispensable de laisser un oisillon tombé du nid là où il a été trouvé. Il vaut mieux laisser faire ses parents, qui le nourriront et le guideront à quelques jours de son premier envol. Si l’oisillon se trouve en un lieu particulièrement exposé (chats, routes), il est préférable de le mettre en sûreté, en hauteur (sur une branche, un muret ou un buisson) et à proximité de l’endroit où il a été recueilli. Les oisillons en duvet ou peu emplumés, tombés du nid bien trop tôt, doivent être replacés dans leur nid si ce dernier est intact.
40% des effectifs accueillis dans les centres de sauvegarde sont des oisillons dits « orphelins » ou « tombés du nid », qui doivent alors être élevés par les soigneurs avec l’aide de plusieurs centaines de bénévoles. Lors des pics d’activités entre avril et juillet, ce sont 50 bénévoles par jour qui leur sont dédiés. Et pour cause : si une chouette doit être nourrie 2 fois par jour, une mésange doit recevoir la becquée au minimum toutes les 2 heures ! Sans compter que d’importantes quantités de grillons, vers de farine, aliments à base de protéines, doivent être quotidiennement administrées aux rapaces, hirondelles, goélands, martinets, pinsons… recueillis.
En revanche, si un oiseau est blessé, afin d’éviter tout geste irréparable, il est indispensable de contacter le Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage le plus proche de chez vous.
Après l’avoir recueilli, il devra être acheminé vers un centre habilité : la plupart des oisillons sauvages sont intégralement protégés par la loi et leur détention est rigoureusement interdite.
Le cas des rapaces nocturnes
Après quelques jours ou semaines, les jeunes chouettes et hiboux nichant dans les cavités se retrouvent vite à l’étroit et sortent du nid bien avant de savoir voler. Pendant plusieurs semaines, ces jeunes restent donc au sol ou sur des branches basses. Loin d’être abandonnés, ils dorment le jour, souvent au pied d’un arbre. La nuit venue, ils émettent des cris qui permettent à leurs parents de les repérer et de les alimenter. Au cours de cette phase d’émancipation indispensable à leur développement, ils apprendront à voler puis à chasser, accompagnés par leurs parents.
Aussi, il est primordial de ne pas les déplacer si ce n’est pour les déposer en hauteur, sur une branche ou un muret, à l’abri des prédateurs et des dangers (routes, chats…) ou de les cacher sous un buisson. Pensez à rentrer vos chiens et chats !
Seule exception chez les rapaces nocturnes : l’Effraie des clochers. Cette espèce de rapace ne s’émancipe pas au sol et trouver un jeune de cette espèce hors de son nid est anormal. Il faut alors contacter le Centre de Sauvegarde le plus proche de chez vous.
Le cas des martinets et hirondelles de fenêtre
Les jeunes martinets et hirondelles de fenêtre ne peuvent être nourris que dans le nid. Ces derniers étant bien souvent trop haut et inaccessibles, la seule solution est de les emmener en Centre de Sauvegarde, qu’ils soit blessés ou non. Pour connaître les coordonnées du Centre de Sauvegarde de votre secteur, cliquez ici.
Un jeune martinet se distingue d’un adulte par la longueur de ses ailes. Si elles sont très longues, qu’elles se croisent et dépassent la queue d’environ 1,5 cm, il s’agit d’un adulte. Dans le cas contraire, il s’agit d’un juvénile et il est impératif qu’il soit pris en charge par le Centre de Sauvegarde de votre secteur.
Pas d’inquiétude à avoir : le fait de toucher les jeunes oiseaux n’entraînera pas de rejet des parents. Limitez toutefois les manipulations pour éviter de blesser et stresser l’animal.
Tous nos conseils par type d’espèce et pour agir au mieux selon l’oiseau que vous avez trouvé sont à votre disposition au lien ci-dessous :
En résumé… et en vidéo !
Quelques astuces pour faciliter la nidification des oiseaux
La saison de nidification (qui dure de mars à août) est la période où beaucoup d’oiseaux commencent à se reproduire. Pour éviter de les perturber dans ce moment important, quelques conseils simples peuvent être suivis :
- Ne pas tailler les haies et les arbres en saison de nidification : cela pourrait déranger les couples en cours d’installation. Reporter ses travaux à l’automne suivant ou, si cela n’est pas possible, procéder à une taille douce en surface des arbres avec un taille-haie mécanique ou un sécateur (le bruit des appareils électriques pourrait faire peur aux oiseaux !).
- Observer son jardin et surveiller ses aménagements : par exemple, penser à vérifier régulièrement les nichoirs en bois (fixation, bonne tenue), lesquels peuvent être fragilisés par les aléas climatiques et causer des accidents. En cas d’absence de nichoir, le mieux est d’en installer un. La nichée d’un couple sera un spectacle saisissant tous les jours !
- Obturer les cavités pièges : de nombreuses espèces qui cherchent des cavités pour nicher peuvent pénétrer ou tomber dans des cheminées ou des gouttières sans pouvoir en ressortir seuls. Elles sont alors condamnées à mort de faim ou d’épuisement… Pour éviter cela, l’accès à ces ouvertures peut être facilement obturé grâce à des grilles !
Ce projet a reçu un soutien financier de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes.