En début d’année, nous vous dressions le constat global du déclin des oiseaux analysé grâce au Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) réalisé depuis plus de 20 ans. L’étude spécifique des oiseaux liés au bâti nous montrait également une chute des populations, et les oiseaux des milieux agricoles ne faisaient pas exception, bien au contraire…

Aujourd’hui, on vous parle des oiseaux forestiers, et même si la tendance globale de ces oiseaux dits « spécialistes des milieux forestiers » est négative avec -10,4% entre 2001 et 2023 en AuRA, la situation demeure très contrastée.

D’autres habitats possibles… mais pas pour tout le monde

Certaines espèces comme le Grimpereau des jardins (+27.3%), le Roitelet à triple bandeau (+67,6%) ou le Pic épeiche (+29%) se portent bien, tandis que d’autres, Bouvreuil pivoine (-40%), Roitelet huppé (-60,3%) ou encore Mésange noire (-37.8%), connaissent des déclins importants.

Ceci vient en partie du fait que les premiers s’adaptent à une vaste gamme d’habitats boisés, tandis que les seconds préfèrent un habitat forestier plus spécifique.
En d’autres termes, dans ce cortège d’espèce des milieux forestiers, il y a les « ultra » spécialistes d’un type de boisement présent dans les forêts, et les plus généralistes, qui pourront aller chercher ailleurs un autre type d’habitat.

Par exemple, le Grimpereau des jardins, le Roitelet à triple bandeau, le Pic épeiche ou la Grive draine (+16,5%) ne nichent pas exclusivement en forêt. Ces espèces se sont adaptées pour nicher hors forêt, dans les haies bocagères ou les parcs arborés. Ne dépendant pas exclusivement des forêts, elle se portent donc mieux.

Des forêts de plus en plus chaudes

À cela s’ajoute « l’affinité climatique » de chaque espèce. Le Pouillot de Bonelli (+70.1%) niche de préférence dans les boisements chauds tandis que la Mésange boréale (-68.7%) se cantonne dans les boisements frais.

Chez les oiseaux forestiers, il y a donc ceux des forêts « froides » qui semblent en régression (Mésange noire, Bouvreuil pivoine, Roitelet huppé, Mésange boréale) et ceux qui semblent s’adapter aux forêts « qui se réchauffent » : Grive musicienne (+20,9%), Rougegorge familier (+50,2%), Pouillot de Bonelli.

Quelques autres exemples…

  • Grosbec casse-noyaux : -1.8%
  • Mésange huppée : -19.2%
  • Mésange nonnette : -26.9%
  • Mésange à longue queue : +12.9%
  • Pic noir : +16.3%
  • Pic épeichette : -4%
  • Pouillot siffleur : +12.8%
  • Pouillot véloce : -7.9%
  • Sittelle torchepot : -48%
  • Troglodyte mignon : -5.1%
Troglodyte mignon © René Diez
Troglodyte mignon © René Diez

Mais alors… que faire ?

Conseils pour élus et propriétaires de forêts

  • Favoriser une gestion durable et responsable de la forêt : couvert continu favorisant la « cueillette », essences locales, régénération naturelle et valorisation locale
  • Bannir les grandes coupes rases, les résineux et essences exotiques plantées et la valorisation à l’export.
  • Mettre en place une trame de vieux bois (réserves biologiques intégrales, îlots de vieillissement, îlots de sénescence, arbres habitats isolés ou en bouquet, maintien de bois mort) à l’échelle d’un massif boisé : guide
  • Mieux connaître sa forêt et les espèces qui y vivent : https://biodiversite-foret.fr/les-groupes-despeces/
  • Sensibiliser les habitants aux particularités naturelles des forêts françaises ainsi qu’aux modalités d’exploitation par l’éducation à l’environnement

Conseils pour les citoyens


Ce projet est soutenu financièrement par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.