Qu’est-ce que le STOC ?
Depuis plus de 20 ans, la LPO compte et analyse les données des oiseaux communs à travers un protocole bien précis : le STOC, suivi temporel des oiseaux communs.
Ces comptages, effectués par des observateurs bénévoles de toute la France, permettent de connaître l’évolution des populations d’oiseaux dans le temps.
Les tendances mesurées donnent ainsi à voir l’état de santé des populations d’oiseaux communs et contribuent à alimenter et mettre à jour des listes rouges à diverses échelles. Elles sont aussi un outil de mesure de l’efficacité des actions de conservation (sur une espèce ou sur un site) et alimentent les indicateurs de biodiversité aux échelles régionale, nationale et européenne pour informer sur l’état de la nature et orienter les politiques publiques et stratégies en faveur de la biodiversité. L’impact des changements globaux (urbanisation, intensification agricole, changement climatique) sur les populations d’oiseaux y est aussi mesuré.
Concrètement, comment ça fonctionne ?
L’observateur bénévole demande le tirage au sort d’un carré de 2×2 km dans un rayon de 10 km de son habitation. Il effectue 3 passages de mars à juin sur 10 points de comptage compris dans le carré, en comptant sur chaque point pendant 5 minutes le nombre et les espèces d’oiseaux vues et entendues, en y mentionnant la distance d’observation. Une fois les données récoltées et saisies sur Faune AuRA, elles sont analysées par le Muséum National d’Histoire Naturelle qui calcule, avec plusieurs modèles statistiques, les variations d’abondance absolue des oiseaux communs.
Des protocoles complémentaires
D’autres comptages existent : le Suivi Hivernal des Oiseaux Communs (SHOC) et le Suivi Temporel des Oiseaux de Montagne (STOM). Ils permettent de compléter les informations du STOC sur d’autres périodes et d’autres lieux. En revanche, le SHOC est plus difficile à réaliser car les oiseaux chantent moins l’hiver, et le STOM est plus souple dans les méthodes de comptage du fait de la météo et de l’enneigement qui peuvent empêcher les observations ou modifier les périodes. Le STOM, initialement mis en place par les parcs nationaux et certains professionnels comme les gestionnaires de certaines réserves naturelles de montagne, est ouvert aux bénévoles depuis 2021.
Qu’en est-il en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Depuis 2001, la LPO Auvergne-Rhône-Alpes coordonne le programme STOC en région avec le soutien financier de la DREAL et la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Près de 300 observateurs suivent ou ont suivi au moins un carré depuis les années 2000.
Ce sont ainsi près de 450 carrés qui ont été réalisés au moins une fois, comptabilisant plus de 230 espèces recensées avec plus de 660 000 oiseaux dénombrés.
Les tendances régionales d’environ 75 espèces d’oiseaux font ressortir des constats inquiétants sur la disparition des oiseaux communs en Auvergne-Rhône-Alpes. En effet, sur la période 2001-2019, les oiseaux des milieux bâtis et agricoles ont diminué respectivement de 15,9 % et de 15,7 %. Les espèces forestières et généralistes restent quant à elles faiblement positives (respectivement + 3,6 % et + 2 %).
Quand on compare les résultats Auvergne-Rhône-Alpes aux résultats nationaux, on constate qu’ils vont la plupart du temps dans le même sens, à l’exception de quelques rares espèces comme le Moineau domestique, en augmentation modérée dans la région (+36,8 %) alors qu’il est stable en France (+2 %).
Nous vous proposerons, dans des articles à venir au premier semestre 2024, une présentation et une analyse des données pour les espèces liées au bâti, aux milieux agricoles, aux forêts, et généralistes. Restez connecté·e·s !
Agir pour réduire le déclin des oiseaux
Citoyen·ne·s, élu·e·s, responsables d’entreprises, agriculteurs·trices… Nous avons tou·te·s un rôle à jouer pour enrayer le déclin des oiseaux et plus globalement de la biodiversité.
Dans chaque article dédié aux espèces, nous vous proposerons plusieurs outils et moyens, chez vous, dans votre commune, votre entreprise ou votre parcelle, à mettre en place pour aider la faune sauvage.
Quelques principes de base peuvent d’ores et déjà être présentés :
- Ne pas utiliser de pesticides et d’intrants chimiques
- Limiter l’artificialisation des sols
- Aménager des espaces de vie pour la faune et la flore
- Prendre en compte la biodiversité lors de travaux
- Sensibiliser !
Bref, faisons en sorte que le STOC, suivi temporel des oiseaux communs, ne deviennent pas le STOR, le suivi temporel des oiseaux rares !
Ce projet est soutenu financièrement par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
