Après un constat global du déclin des oiseaux et l’étude spécifique des espèces liées au bâti, intéressons-nous aujourd’hui aux oiseaux des milieux agricoles, dont la situation est dramatique… En effet, ce n’est plus un secret : les oiseaux des milieux agricoles disparaissent ! En cause : des pratiques agricoles incompatibles avec la biodiversité et un changement climatique sans précédent.

Tarier des prés
Tarier des prés – Géraldine Le Duc

Le déclin des oiseaux des milieux agricoles est frappant, avec des exemples d’espèces qui ne sont peut-être pas familières pour tout le monde, car elles sont (étaient !) surtout présentes dans les paysages agricoles. Néanmoins, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • Bruant jaune : -46,6% en AuRA (-58,5% en France)
  • Moineau friquet : -61% en AuRA (-72,7% en France)
  • Le Bruant ortolan a quant à lui disparu de la plupart des campagnes de notre région alors qu’il y était présent un peu partout autrefois.

Les causes du déclin

L’agriculture moderne, dite conventionnelle, a un impact sur les paysages et la biodiversité :

  • Usage massif de produits phytosanitaires (herbicides, fongicides, insecticides, rodenticides…) polluant l’eau, les sols et les organismes ;
  • Haies et arbres détruits au profit de l’agrandissement des parcelles et de la rationalisation agricole, réduisant la capacité d’accueil des paysages ainsi que les déplacements (corridors biologiques) et donc les échanges inter-espèces ;
  • Destruction des zones humides, qui, bien qu’ayant ralenti, se poursuit encore et toujours, supprimant des zones refuges pour la faune sauvage ;
  • « Entretien » inadapté des haies, talus, fossés, réduisant leur capacité d’accueil.

Les oiseaux inféodés strictement aux milieux agricoles voient ainsi leur espace de reproduction, de chasse et de refuge se réduire comme peau de chagrin. Champs, haies, espaces ouverts, arbres isolés… Ce cocktail parfait n’est malheureusement plus aussi abondant et pour ces espèces, le bâti, les forêts ou les gîtes artificiels ne sont pas adaptés et ne sont donc malheureusement pas des « plans B » envisageables.

À cela s’ajoute le changement climatique auquel certaines espèces peinent à s’adapter, notamment les oiseaux nichant dans les prairies, désormais fauchées trop tôt… C’est le cas du Tarier des prés, qui ne peut donc plus accomplir sa nidification.

Les conseils de la LPO

La situation est inquiétante, mais des solutions existent pour aider les oiseaux des milieux agricoles à retrouver des milieux propices à leur survie.
Élus, agriculteurs et citoyens peuvent agir à leur échelle pour inverser la tendance. Le meilleur conseil ? Soutenir une agriculture vertueuse pour la biodiversité !


Contact presse
Clarisse Novel
Communication LPO Auvergne-Rhône-Alpes
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Ce projet est soutenu financièrement par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.