La LPO AuRA vous a concocté 10 actions simples à réaliser chez vous pour accueillir la biodiversité ou l’aider à passer la saison froide. C’est parti !

  • Action n°6 : REBOUCHEZ les pièges

Des pièges ?

Eh oui, notre environnement en regorge ! Parfois invisibles, parfois insoupçonnés et parfois tellement gros qu’on ne les voit même plus !

Une « cavité-piège » est généralement un trou artificiel de plus de 5 cm de diamètre, vertical, aux parois lisses, une seule issue et sans point d’appui, situé au sol ou en hauteur. Si un animal tombe dedans par inadvertance ou par curiosité, il ne pourra pas en sortir et mourra probablement de faim, de soif ou d’épuisement.

Chouette hulotte – Francoise Cazenave

Qui se fait piéger ?

Beaucoup d’animaux, comme des mésanges, des moineaux, des lézards, des escargots, des crapauds, certaines araignées, des musaraignes mais aussi des animaux un peu plus gros comme certaines chouettes. Il s’agit essentiellement d’espèces dites cavicoles (qui vivent ou se reproduisent dans des cavités) mais aussi d’animaux qui veulent boire, qui sont curieux ou simplement attirés par un trou. Quand les cavités naturelles sont moins nombreuses ou moins accessibles que les cavités artificielles, celles-ci sont utilisées par toutes ces espèces, au risque d’y rester coincées.

Des pièges, chez moi ?

On trouve facilement ces pièges dans la campagne, au bord des routes, dans les espaces publics, mais notre jardin et notre balcon ne sont malheureusement pas en reste : un arrosoir, un tube, un seau, un poteau de portail, de clôture ou de rambarde, un poteau de boîte aux lettres collective, une gaine, une poubelle ouverte, un bac ouvert de récupération d’eau de pluie, un pied de parasol sans parasol, une piscine non couverte ou un abreuvoir trop profond, et même un bocal en verre en attente de recyclage (s’il est stocké à l’extérieur avec l’ouverture vers le ciel) !

Mésange charbonnière – Agnès Delmarle

Repérer et agir !

Bonne nouvelle : ces pièges sont pour la plupart faciles à repérer et à neutraliser. C’est une action à la portée de tous, y compris des enfants, et la saison hivernale évite de se retrouver face à une nichée d’oiseaux encore dépendants de leurs parents.

Faites un tour de votre jardin ou de votre balcon. Repérez tous les trous qui font plus de 5 cm de diamètre. S’ils sont verticaux et aux parois lisses, alors il faut agir !

Vérifier d’abord qu’aucun animal ne s’y trouve déjà. Si c’est le cas, faites-le sortir précautionneusement, avec des gants, en vous assurant au préalable qu’il pourra trouver refuge à proximité et en toute sécurité.

Ensuite, neutralisez la cavité tout en lui conservant sa fonctionnalité.

  • Arrosoirs et seaux : il suffit de les retourner quand vous ne vous en servez pas
  • Abreuvoirs : privilégiez un récipient peu profond et ajoutez-y une pierre ou une rampe de sortie (bâton par exemple) qui servira de « bouée de sauvetage » en cas de chute
  • Bacs de récupération d’eau de pluie : fermez-les avec un couvercle adapté à la taille et la forme de l’ouverture. Si ce n’est pas possible, mettez une rampe de sortie comme une planche en bois ou une grande branche qui part du fond et qui arrive jusqu’au bord, pour permettre aux animaux de s’agripper et d’en sortir sans se noyer. Vérifiez quotidiennement qu’un animal n’est pas en difficulté.
  • Piscine : installez des rampes de sortie à différentes endroits (voir tutoriel plus bas), et bâchez-là quand vous ne l’utilisez plus. Vérifiez tous les matins qu’aucun animal ne cherche à s’en échapper
  • Bocal en verre : ne laissez pas votre bac de recyclage à l’extérieur. Si vous ne pouvez pas faire autrement, laissez les couvercles le temps de jeter ces déchets ou retournez-les, ouverture vers le bas pour éviter qu’un animal ne s’y aventure et reste coincé
  • Cavités diverses, au sol ou en hauteur, tel que poteaux ou tubes : bouchez la cavité avec un grillage, des cailloux, de la terre, des branchages, des chiffons, ou un bouchon plus durable réalisé à base de chaux, de sable et de paille (voir tutoriel plus bas).
Mésange bleue en danger ! – C. Jourdain

Attention quand même !

Les cavités horizontales, dans les tas de bois ou dans les murs par exemple, ne sont pas à boucher ! Elles ne correspondent pas à la définition de la cavité-piège, et sont extrêmement utiles pour la biodiversité.

Saviez-vous que ?

Les pompiers, les ramoneurs ou les centres de soins sont très souvent appelés pour une chouette coincée dans une cheminée. Malheureusement, toutes les cheminées n’ont pas de trappe de visite ou celle-ci ne permet pas d’accéder à l’animal, qui agonise alors dans le conduit. Mieux vaut donc prévenir que guérir : au prochain passage du ramoneur ou du couvreur, demandez-lui d’installer un chapeau anti-oiseau ou une grille adaptée à la sortie de votre cheminée !


Cette campagne de communication a été réalisée en partenariat avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la DREAL.