Pour conclure l’année après nos publications sur le constat du déclin des oiseaux en Auvergne-Rhône-Alpes, faisons le point sur le dernier groupe étudié par nos bénévoles et équipes salariées : les oiseaux « généralistes ». Qui sont-ils ? Quelles sont les tendances d’évolution depuis 2014 ? Quelles explications apporter ?

Mésange charbonnière
Mésange charbonnière © Raphaël Bussière

Définition

Les oiseaux dits « généralistes », « ubiquistes » ou « opportunistes » sont ceux qui se sont le mieux adaptés aux transformations profondes que l’humanité moderne a engendré sur les paysages. Ces espèces ont une niche écologique très large et peuvent donc s’adapter à des conditions environnementales très différentes.

C’est par exemple le cas du merle noir (-5,8%), du pinson des arbres (-4,3%), de la mésange charbonnière (+0,3%) ou encore du pigeon ramier (+55%) qui nichent partout où ils trouvent des arbres : en forêt comme en dehors, en plaine, en montagne, en ville, à la campagne, dans une zone humide comme dans un parc urbain ; leur seule « exigence » étant la présence d’arbres.

Cette plasticité leur permet de se satisfaire de peu et de s’adapter à presque tout… ou presque. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles ils s’en sortent mieux que les oiseaux spécialisés dans un type de milieu particulier (agricole, bâti, forestier).

Interprétation des tendances d’évolution

Les oiseaux généralistes le sont à différentes échelles, et cela influe sur les tendances d’évolution des populations. 

Ainsi, l’accenteur mouchet (-40,6%) peut se croiser dans les mangeoires cet hiver, mais parce qu’il sera venu des montagnes proches ou du nord de l’Europe. Il va donc probablement régresser face au changement climatique.

La fauvette à tête noire (+7,6%) et la mésange bleue (+8,8%) sont en légère augmentation car n’étant pas strictement insectivores, elles n’ont pas d’obligation à migrer vers le sud, ce qui semble être un avantage.

En revanche, le rossignol philomèle (-5,3%) et l’hypolaïs polyglotte (-25,2%) régressent légèrement. Insectivores stricts, ils n’ont d’autre choix que de migrer vers l’Afrique pour passer l’hiver.

Quelques conseils

Les oiseaux généralistes se portent mieux que les autres, tant mieux ! Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire pour eux.
Ils pourraient être plus nombreux et se porter encore mieux un peu partout si on acceptait de leur laisser un peu plus de place.
Planter une haie indigène, créer une mare ou poser un nichoir sont autant d’aménagements pour les aider à nicher et à trouver plus de nourriture pour élever leurs poussins, en ville, à la campagne, en forêt ou dans les champs (voir tous nos conseils ici).


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Ce projet est soutenu financièrement par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.