Petit retour sur le chantier du 10 et 11 novembre à Beaufort-sur-Gervanne, qui a mobilisé une bonne douzaine de participants, en majorité des bénévoles, encadré-es par Laurène, chargée de mission à la LPO sur l’agriculture.
Le projet dans lequel s’inscrit cette opération est conduit avec le Parc Naturel Régional du Vercors grâce au soutient de la Fondation du Patrimoine.
L’objectif est de redonner vie à des bâtiments agricoles inutilisés pour les rendre favorables à la biodiversité et notamment les chauves-souris qui gîtent en bâti comme les rhinolophes.
C’est le quatrième cabanon menacé de ruine qui est ainsi remis en état cette année.
Ici le gros œuvre a été effectué par un professionnel vu l’état des murs, de la charpente et la dimension du bâtiment.
Ce chantier accompagnait aussi un menuisier engagé pour fermer les portes et les principales ouvertures avec des panneaux taillés « sur mesure » avec accès aux chauves-souris (« chiroptière »).
La mission des bénévoles était d’installer un bardage sur une façade, de poser des nichoirs à passereaux et à chauves-souris, d’aider Cyril, le menuisier du Diois, à poser volets et portes…
Les chauves-souris comme le petit rhinolophe, bien présent en Drôme, connaissent de plus en plus la crise du logement.
Les vieilles granges, les greniers ou autres annexes de ferme qu’il occupe volontiers sont de plus en plus réhabilités, rénovés et rendus inaccessibles ou défavorables.
Parfois comme ici, les sites qui hébergent des colonies de reproduction en été, tombent en ruine. A l’image de ce qu’on appelle couramment « l’érosion de la biodiversité », le phénomène est insidieux, car peu visible, progressif, mais à la longue, l’impact sur les populations est loin d’être anodin.
L’intérêt de ce genre de projet est de permettre de sauvegarder des espèces liées à ce type d’habitat tout en tissant des liens avec les agriculteurs propriétaires de ces cabanons et qui attachent souvent une importance émotionnelle à ce patrimoine issue des générations précédentes et symbole d’une agriculture traditionnelle.
La restauration de ces petits bâtiments se fait avec la mise en place d’un accord réglementaire (ORE, Obligation Réglementaire Environnementale) qui garantit un usage (ou plutôt un « non usage ») réservé à la biodiversité sur du long terme.
Merci au propriétaire qui nous a rendu visite sur le site, à Florence et Sébastien du Parc du Vercors qui nous ont aussi accompagnés, à Hervé, Perrine, Christine, David, Cyril, Laura, Florian, Orme, Yvan, Lucie, Thomas, Romane et Laurène.
D’autres chantiers devraient voir le jours en 2025, donc appel à tous les bricoleurs et toutes les bricoleuses, on compte sur vous (et les chauves-souris, rougequeues, moineaux … aussi) !