Bonjour à tous,
Alors que nous voici déjà à la mi-octobre, voilà un petit récapitulatif des faits marquants du troisième mois de comptage au Défilé de l’Ecluse.
Ce mois fut bien sûr marqué par le départ en migration du Milan royal, avec une première augmentation notable des effectifs le 23 septembre (première journée avec plus de 100 individus). Les journées de passage les plus importantes pour l’espèce ont correspondu, comme il est de coutume sur le site, avec les journées de bise : 713 le 30 septembre, 870 le 4 octobre, et plus récemment 725 le 16 octobre puis 1025 le lendemain (meilleur total journalier jusqu’ici pour cette saison 2023). Au 19 octobre, le total saisonnier pour cette espèce s’élève à plus de 9000 individus tandis que le passage est théoriquement encore loin d’être achevé.
Concernant la Buse variable, le début du passage (première journée de passage marqué le 23 septembre avec 76 oiseaux comptabilisés) et les pics journaliers (331 le 4 octobre, 542 le 16 octobre et 958 le 17 octobre) ont une nouvelle fois bien coïncidés avec ceux du Milan royal même si l’on constate comme d’habitude une progression des effectifs plus tardive que pour l’espèce précédente.
Les pompes de rapaces mixtes caractéristiques du site au cours de ces dernières semaines, associant Milan royal, Buse variable et en plus petits nombres des busards des roseaux mais aussi les derniers milans noirs et les dernières bondrées apivores de la saison, ont offert à bon nombre d’observateurs l’occasion de comparer les silhouettes de ces différents oiseaux.
En dehors des rapaces, les autres espèces ne sont évidemment pas en reste.
Le passage du Héron cendré, une autre espèce-phare pour le site, s’est prolongé fin septembre, avec une nouvelle journée pic le 25 septembre (118 oiseaux). Le record saisonnier pour le site a récemment été dépassé et le total actuel s’élève désormais à 1903 individus.
Le passage du Grand Cormoran, toujours concentré sur les deux premières heures de la matinée, s’est quant à lui intensifié fin septembre-début octobre, les plus grosses journées atteignant 621 oiseaux le 10 octobre, 674 oiseaux le 11 octobre et 607 le 16 octobre.
Du côté des pigeons, on notera une nouvelle saison record pour le Pigeon colombin après celle de l’an dernier, avec près de 6000 oiseaux comptés alors que le passage s’achève pour cette espèce.
Son homologue le Pigeon ramier prend actuellement le relai. Les premiers gros groupes de cette espèce longeant le Jura et traversant le Défilé ont pu être observés ces 10 derniers jours. En particulier, le changement de météo à partir du lundi 16 octobre (températures nettement plus fraiches) a permis d’assister à deux très belles journées de passage pour cette espèce : 9129 le 16 octobre puis 10699 le lendemain. Les attaques de faucons pèlerins locaux sur ces grands groupes procurent toujours de belles observations.
Le passage des passereaux s’est lui aussi intensifié ces derniers jours, en particulier du côté des Alouettes des champs avec deux belles journées les 16 et 17 octobre qui ont vu passer 476 et 600 individus respectivement.
Le passage des pinsons des arbres reste pour l’instant très modeste au regard des effectifs habituellement observés depuis le site. Au contraire, 2023 semble être une année d’afflux importante pour un autre fringille, le tarin des aulnes. Alors que pour cette espèce le pic théorique de passage au Défilé n’est pas encore dépassé, ce sont déjà près de 1300 individus qui sont passés au-dessus de nos têtes soit plus que la moyenne annuelle. L’afflux de cette espèce s’est d’ailleurs bien fait ressentir sur d’autres sites de suivi en France.
Les espèces plus rares observées au cours du dernier mois inclus par exemple le Busard pâle (1 oiseau le 1er octobre puis 1 le 9 octobre), l’Elanion blanc (1 oiseau le 12 octobre), la Corneille mantelée (1 oiseau le 8 octobre, première mention pour le site en migration active) ou encore la Rémiz penduline, contactée à 4 reprises.
Les observateurs présents sur le site le 5 octobre auront également eu la chance d’observer une Pie-grièche grise en halte dans les haies proches du spot.
Du côté du suivi nocturne, on notera que le Défilé confirme comme en journée son rôle majeur pour la migration du Héron cendré. Parmi les stations d’enregistrement françaises publiant leurs observations sur la base de données Trektellen, le Défilé apparaît en effet comme étant l’un des meilleurs sites pour l’espèce.
Le passage très régulier du Râle d’eau semble également être l’une des particularités de la migration nocturne au Défilé de l’Ecluse. Là encore le site semble un des plus prolifiques parmi les stations enregistrant régulièrement dans le pays à cette période de l’année.
Le Butor étoilé, une espèce migrant typiquement de nuit et qui était espérée sur les enregistrements au vu de la configuration du site, a été contactée pour la première fois de la saison lors de la nuit du 25 au 26 septembre.
Le début de la migration de la Grive musicienne s’est quant à lui fait ressentir de façon bien plus nette qu’en journée, avec des nuits comptabilisant a minima plusieurs centaines de migrateurs (par exemple au moins 285 dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre).
Pour finir signalons que la journée « Eurobirdwatch » du 8 octobre dernier fut un succès puisqu’elle a rassemblé près de 60 observateurs et visiteurs sur le site tout au long de la journée. Merci beaucoup à toutes les personnes venues nous aider !
Au plaisir de vous voir nombreux lors du dernier mois de suivi à l’occasion de beaux passages de milans royaux, buses variables mais aussi peut-être de grues cendrées.
Bonnes observations à vous,
Joris et Théo
Pour participer rien de plus simple :
Un mail aux spotteurs
Théo Hervé :
Joris Duval de Coster : ou par téléphone 07 44 40 88 39
Toutes les infos sur le site de la LPO : https://auvergne-rhone-alpes.lpo.fr/projets/migration-post-nuptiale-au-defile-de-lecluse/
ATTENTION : le site de suivi n’est pas au Fort l’Ecluse mais à Chevrier (74)
Localisation : https://goo.gl/maps/eVtSDF4kf7Pt7Qvd9
Le suivi du Défilé est réalisé grace au soutien de la Station Ornithologique Suisse et du Groupe Ornitho du Bassin Genevois et à l’accueil bienveillant du Syndicat du Vuache.