La LPO AuRA vous a concocté 10 actions simples à réaliser chez vous pour accueillir la biodiversité ou l’aider à passer la saison froide. C’est parti !
- Action n°5 : PLANTEZ des haies
Vive les haies !
L’automne est la bonne période pour planter des arbres et des arbustes à racines nues : les sols sont normalement légèrement humides, il ne fait pas encore trop froid, et ça laissera le temps aux plantes de s’enraciner et d’être prêtes au printemps ! Les plants seront ainsi plus résistants que si vous les plantiez après l’hiver et ils passeront plus facilement l’été notamment en cas de sécheresse. Par les temps qui courent…
La haie, on la plante souvent plutôt pour les voisins… pour brimer leur curiosité ou empêcher des visites intempestives, mais si vous plantiez une haie pour la biodiversité plutôt ?
Évidemment, une haie bien pensée offre le gîte et le couvert à de nombreuses espèces : petits oiseaux, hérisson, reptiles, amphibiens, insectes… C’est aussi un lieu de passage très important : comment aller d’un endroit à l’autre du jardin, ou d’un jardin à l’autre en toute sécurité ? En passant par la haie bien sûr ! Elle sert aussi de brise-vent, d’ombrage, de filtre anti-pollution…
Vade retro thuyas et cyprès de Leyland !
Le traditionnels thuyas et cyprès de Leyland sont tentants car ils poussent vite. Malheureusement, les haies constituées exclusivement de ces arbustes sont quasiment stériles. Elles n’intéressent que peu d‘espèces et acidifient le sol, empêchant la décomposition naturelle de la matière organique. De plus, si la sécheresse, une maladie ou un ravageur s’invite, toute la haie risque d’être anéantie en peu de temps…
Pensez plutôt couleurs, senteurs, formes, fleurs, petits fruits, hauteurs, densités… diversité !
Toute l’année, une haie champêtre constituée de plusieurs variétés d’arbres et d’arbustes vous offrira un paysage changeant et sera accueillante pour la faune. Plus elle sera variée, plus ce sera joli, plus il y aura d’animaux qui l’utiliseront, plus elle sera équilibrée, résistante et en bonne santé.
Sureau noir, cornouiller sanguin, aubépine, églantier, fusain d’Europe, houx, noisetier, ou encore chêne châtaignier, érable champêtre ou plane, etc. Par contre, évitez à tout prix les arbres et arbustes dits d’ornement ou exotiques, comme le Buddleia, le chêne rouge d’Amérique ou encore l’Érable japonais : ils sont jolis et facilement vendus en jardinerie mais malheureusement pas adaptés et sans grand intérêt pour notre biodiversité locale, voire dangereux.
Et sur mon petit balcon ?
Bien sûr, haie et balcon sont difficilement compatibles. Mais vous pouvez quand même faire des plantations en pot large ou en bac, qui seront utiles à la biodiversité, surtout en ville : les insectes viendront s’y ressourcer aux premiers soleils printaniers ou s’y cacher pendant l’hiver, et les oiseaux s’y reposeront pendant la nuit.
Par exemple, selon l’orientation de votre balcon, vous pouvez planter :
- des grimpantes mellifères, comme le lierre ou le chèvrefeuille,
- des arbrisseaux à fleurs odorantes ou baies nourrissantes, comme l’aubépine ou le cornouiller sanguin,
- des plantes vivaces ou des bulbes, comme la pulmonaire officinale ou les anémones.
Saviez-vous que ?
Le buddleia (ou arbre à papillon) est une plante qu’il vaut mieux éviter… Il est vrai qu’elle attire énormément les papillons, mais malheureusement, pour mieux les épuiser. Espèce envahissante (par son mode de développement, elle prend la place des espèces locales), le buddleia attire mais ne nourrit pas : elle contient des molécules toxiques et son nectar est pauvre en sucre. Ainsi, les insectes s’épuisent à butiner inutilement. Certains vont même pondre leurs œufs sur cette plante qui n’est pas leur plante-hôte naturelle et qui ne pourra alors pas nourrir les futures chenilles.
Cette campagne de communication a été réalisée en partenariat avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la DREAL.