La LPO AuRA vient de déposer un recours au Tribunal Administratif de Grenoble pour annuler une décision de la fédération des chasseurs de la Drôme autorisant la chasse du tétras lyre sur le secteur de La Croix Haute (26).
Depuis de nombreuses années, la LPO Auvergne-Rhône-Alpes étudie les galliformes de montagne dont font partie le tétras lyre, le lagopède alpin, la gélinotte des bois, la perdrix bartavelle et le grand tétras.
Entre les suivis menés par l’association et la littérature scientifique au sujet de l’état de conservation de ces espèces, le bilan est clair : ces oiseaux font face à de nombreux enjeux liés à l’homme et leur survie est de plus en plus menacée.
Le tétras lyre est en déclin constant depuis plusieurs décennies, souffrant de la modification de son habitat, du dérangement (notamment hivernal) et de l’impact des activités humaines. Également, les aléas climatiques ont une influence démontrée sur la dynamique de population. Par exemple, les fortes précipitations durant la période de couvaison-éclosion réduisent le taux de croissance de population.
En ce qui concerne plus particulièrement le département de la Drôme, le tétras lyre a disparu de 55 communes entre 1950 et 1990, sa présence est sporadique ou incertaine sur 17 communes durant la décennie 2000 et sa présence régulière n’est plus constatée que sur 14 communes. En d’autres termes, le tétras lyre a disparu de la quasi-totalité des communes du département de la Drôme où il se trouvait pourtant auparavant.
Alors lorsque la LPO AuRA apprend que la fédération de chasse de la Drôme intègre le tétras lyre à son plan de chasse 2023-2024, la seule solution possible est le recours en justice.
Plusieurs décisions de justice ont été prises ces dernières années en France en faveur de l’arrêt de la chasse du tétras lyre ; espérons que les fédérations de chasseurs mettent en œuvre les restrictions qui s’imposent pour protéger ces espèces en mauvais état de conservation.
L’association examinera la possibilité des recours pour chaque décision des fédérations de chasseurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes ouvrant la chasse des galliformes de montagne, estimant que les enjeux liés à ces espèces sont trop importants pour leur faire subir, de surcroît, une chasse de loisir.