Du 06/04 au 12/04/23
La migration des amphibiens de Moras-en-Valloire touche à sa fin en cette neuvième semaine de suivi. En effet, les seaux ont été bien vides ces derniers jours puisqu’un seul amphibien – un triton alpestre – a été récupéré cette semaine, ce qui témoigne de la fin de ce voyage annuel. Les filets vont être démontés ce vendredi 14 avril, clôturant ainsi la campagne de sauvetage 2023.
Les espèces rencontrées durant cette campagne ayant toutes été présentées au fur et à mesure des semaines, le focus du jour portera sur les pontes d’amphibiens, actuellement facilement observables sur les sites de reproduction. Les pontes présentes dans une mare peuvent donner des indices sur les espèces adultes pouvant y être rencontrées. La forme de la ponte est un indicateur important puisqu’elle varie selon les espèces. Les pontes de grenouilles sont reconnaissables car les œufs forment un amas gélatineux, tandis que les pontes de crapauds prennent la forme de cordons d’œufs accrochés à la végétation.
Les tritons, quant à eux, pondent des œufs isolés qu’ils fixent sur une feuille aquatique repliée sur elle-même. A cause de cet isolement, les œufs de tritons sont souvent assez difficiles à trouver. Les pontes de grenouilles brunes et de grenouilles vertes, groupes présents sur le site de Moras-en-Valloire, peuvent être distinguées visuellement en s’appuyant sur différents critères.
Les grenouilles brunes réalisent une ponte unique de plusieurs centaines, voire milliers, d’œufs en amas déposés dans une eau peu profonde en surface ou submergés. Les pontes de grenouilles rousses sont souvent regroupées, tandis que les pontes de grenouilles agiles ont plus tendance à être isolées les unes des autres. De plus, en se développant, les embryons de grenouilles agiles prennent une forme de « fer à cheval » en se repliant latéralement sur eux-mêmes, repliement moins marqué chez les grenouilles rousses, ce qui aide à les distinguer.
Les grenouilles vertes déposent leurs pontes en plusieurs amas gélatineux lâches constitués de 500 à 10 000 œufs, accrochés à un support immergé ou simplement déposées sur le fond. Leur reproduction étant plus tardive que celle des grenouilles brunes, les pontes sont généralement observées plus tard en saison.
Les salamandres tachetées, quant à elles, ne pondent pas, elles déposent directement des larves dans des points d’eau. Ces dernières sont noirâtres ou brunâtres et des taches jaunes apparaissent sur leur corps peu avant la métamorphose. Les taches blanches présentes sur la base de leurs membres arrières permettent de les identifier.
Retrouvez-nous la semaine prochaine pour le dernier bilan de la campagne de sauvetage. Si vous désirez plus d’informations ou souhaitez participer au suivi des amphibiens de Moras-en-Valloire, n’hésitez pas à envoyer un mail à l’adresse suivante : .
Mariane Leriche