Du 02/03 au 08/03/23

Chaque semaine, un bilan de la campagne de sauvetage des amphibiens de Moras-en-Valloire sera publié afin que vous puissiez suivre au mieux le suivi 2023.

Comme nous l’ont montré les conditions météorologiques de la semaine, l’hiver n’est pas terminé à Moras-en-Valloire. Les températures très fraîches n’ont pas encouragé les amphibiens à sortir de leur torpeur hivernale. Au total cette semaine, 2 amphibiens ont été récupérés et ont été déplacés de l’autre côté de la route : une grenouille rousse et une grenouille agile.

Grenouille agile © Mariane Leriche

Les effectifs ayant été très réduits, le focus de la semaine portera sur le phénomène qui pousse les amphibiens à traverser les routes : la migration prénuptiale. Si le phénomène de la migration est bien connu du grand public chez les oiseaux, il l’est beaucoup moins chez d’autres espèces : chauve-souris, papillons, amphibiens… Contrairement aux oiseaux, les amphibiens de Moras-en-Valloire ne partent pas se réchauffer au Sud. Les amphibiens étant des animaux dits « à sang froid », ils ne peuvent pas réguler la température de leur corps, ils sont donc dépendants des conditions thermiques extérieures et leur activité est fortement réduite en hiver. De ce fait, à l’automne ils rejoignent leur site d’hivernage où ils passent l’hiver enfouis dans la terre ou dans l’eau, de manière à dépenser le moins d’énergie possible.

Ainsi, à la fin de l’hiver, le redoux des températures sort les individus de leur léthargie et ils entament alors une migration dans le but de rejoindre les sites de reproduction : mares, étangs, points d’eau… Ces sites de reproduction correspondent souvent au lieu où l’individu est né, les amphibiens étant généralement des espèces dites philopatriques (espèces qui retournent sur leur lieu de naissance pour se reproduire). Mais cette migration ne se fait pas sans encombre car les voies migratoires sont souvent coupées par des infrastructures routières, ce qui cause une forte mortalité chez les amphibiens.

C’est dans le but de limiter cette mortalité que nous mettons en place le dispositif anti-écrasement de Moras-en-Valloire depuis 2009. Les individus récoltés dans les seaux peuvent alors traverser la route sereinement et rejoindre leur site de reproduction.

Filet barrage © Benjamin Pastre

Retrouvez-nous la semaine prochaine pour un nouveau bilan de la campagne de sauvetage. Si vous désirez plus d’informations ou souhaitez participer au suivi des amphibiens de Moras-en-Valloire, n’hésitez pas à envoyer un mail à l’adresse suivante : .

Mariane Leriche