En Auvergne-Rhône-Alpes, il est possible de rencontrer quatre espèces d’hirondelles : l’hirondelle de fenêtre, citadine bien connue, l’hirondelle rustique, favorite des campagnes, l’hirondelle des rochers, plus rupestre, et l’hirondelle de rivage que l’on trouve sur les berges des fleuves et rivières.

Les plus communes, l’hirondelle de fenêtre et l’hirondelle rustique, sont facilement reconnaissables dans les airs.

Grandes migratrices, les hirondelles effectuent chaque printemps et chaque automne plus de 6000 km pendant leur migration. Revenues pour certaines jusque du sud de l’Afrique, elles arrivent en France entre février et avril et repartent en octobre, en fonction des conditions météorologiques.

A ne pas confondre avec les martinets. Leurs ailes en forme de boomerang les rendent bien reconnaissables. Ils arborent un plumage entièrement brun foncé, presque noir, et présentent en commun une tâche claire au niveau de la gorge. Également migrateurs, les martinets noirs et les martinets à ventre blanc survolent la région Auvergne-Rhône-Alpes de mars à octobre, accompagnant nos soirées d’été grâce à leur cri caractéristique et leur vol rapide en groupe.

Dessins d'hirondelles de fenêtre : dessous du corps entièrement blanc, queue peu échancrée, , croupion blanc très visible du dessus.
Hirondelle de fenêtre © François Desbordes
Dessin d'hirondelles rustiques : paraît noir du dessus, queue très échancrée. Bande blanche sous la queue et rémiges sombres
Hirondelle rustique © François Desbordes
Dessin de martinet noir : entièrement noir, ailes très effilées, gorge pâle
Martinet noir © François Desbordes
Dessin de martinet à ventre blanc : ailes et dos gris-brun, dessous blanc et collier brun
Martinet à ventre blanc © François Desbordes

En France, les hirondelles et les martinets sont entièrement protégées par la loi. Ainsi, il est strictement interdit de détruire ou d’enlever les œufs ou les nids, y compris en dehors de la période de présence des oiseaux, mais aussi de mutiler, capturer, transporter, vendre ou déranger intentionnellement ces oiseaux.

Fiche sur la protection juridique des hirondelles et martinets

De belles voltigeuses grandement menacées

Proches des Hommes, qu’ils ont habitué à leur arrivée printanière et à leur ballet aérien, les hirondelles et les martinets en sont aussi les victimes…

Les populations d’hirondelles ont diminué d’environ 30% en Auvergne-Rhône-Alpes et partout en France en l’espace de 30 ans. C’est surtout le cas de l’hirondelle de fenêtre et de l’hirondelle rustique, qui subissent de plein fouet la diminution des insectes et la destruction des nids ou sites de nidification.

Les martinets ne sont pas en reste, avec une diminution pouvant aller jusqu’à 48% dans certains territoires pour les mêmes raisons !

Pourtant, les hirondelles et les martinets jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes. En se nourrissant exclusivement d’insectes volants, ces oiseaux nous débarrassent des mouches, moustiques et autres bestioles que l’on juge trop abondantes.

Mais nous ne les remercions pas comme il se doit… Déjà victimes de causes naturelles, comme de mauvaises conditions météorologiques, une migration difficile ou la prédation de certains oiseaux, les hirondelles et martinets souffrent principalement des actions des Hommes :

  • La diminution des populations d’insectes, source de nourriture, en raison des pratiques agricoles intensives : usage des pesticides et perte des petits habitats naturels (mares, haies, prairies…) nécessaires aux insectes et aux oiseaux.
  • La destruction directe des nids par l’Homme sur les façades des bâtiments pour l’hirondelle de fenêtre : destruction volontaire en raison des saletés ou lors de rénovation de façades.
  • Le manque d’accès (ouvertures) dans les étables, les granges, les greniers qui constituent les sites de nidification classiques de l’hirondelle rustique.
  • Les structures modernes des bâtiments (crépis lisses, poutres métalliques…) empêchant la bonne fixation des nids.
  • L’obturation des anfractuosités servant de lieux de nidification aux martinets, lors de la rénovation des bâtiments (isolation des murs, ravalement de façades, réfection des toitures, etc.) ou pour empêcher les pigeons de nicher (pose de filets ou piques trop serrées).

Heureusement, il existe plusieurs façons de les aider à survivre malgré ces conditions difficiles.

Aider et accueillir les hirondelles

Pendant quelques mois, parfois sans le savoir, nous cohabitons avec les hirondelles et martinets qui utilisent les avancées de toit, les anfractuosités des murs ou les bâtiments ouverts pour nicher et élever leurs petits. Par des gestes très simples, il est facile d’offrir gîte et couvert à ces oiseaux remarquables. Cependant, la cohabitation peut ne pas toujours être facile. Vous pouvez avoir voulu les accueillir et faire de votre maison et jardin un endroit accueillant pour eux mais il se peut également qu’hirondelles et martinets se soient installés à votre insu. Pour une bonne cohabitation, des aménagements sont possibles pour limiter les désagréments. Nous rappelons qu’hirondelles et martinets sont entièrement protégés par la loi.

Le gîte

  • Créer des accès aux bâtiments et conserver les accès existants

Pour que les hirondelles rustiques puissent nicher librement dans les bâtiments et effectuer leurs allées et venues pour la construction des nids et le nourrissage des jeunes, vous pouvez favoriser l’accès à certains bâtiments (grange, garage…) avec des petites ouvertures temporaires de 12 x 8 cm minimum. Attention, une fois que les hirondelles sont entrées dans le bâtiment et ont commencé un nid, il faudra bien veiller à ce que l’ouverture soit maintenue accessible et libre de tout obstacle pendant toute la saison de reproduction… mais également l’année prochaine. Hirondelles et martinets sont fidèles d’une année sur l’autre à leur site de reproduction !

  • Mettre à disposition des matériaux de construction pour les nids

Le nid des hirondelles est construit à partir de boue, de brins d’herbe et de paille, agglomérés avec de la salive. Mais avec l’artificialisation des sols, ces oiseaux rencontrent de plus en plus de difficultés à trouver de la boue. Aussi, vous pouvez leur mettre à disposition des bacs à boue, régulièrement entretenus pour éviter un surplus ou un manque d’eau (la boue doit pouvoir s’assembler en boulettes à coller). Vous pouvez également disposer un tas de foin ou de paille dans un endroit dégagé pour faciliter la construction de leur nid.

  • Installer des nichoirs artificiels

Si vous avez remarqué la présence d’une colonie d’hirondelles ou de martinets non loin de chez vous, vous pouvez installer des nichoirs artificiels (faits main ou achetés tout prêts) pour tenter de les accueillir. Ces oiseaux vivant en colonie, il est préférable d’installer plusieurs nids pour espérer les voir venir.

Nichoirs d'hirondelles posés sous une avancée de toits. 2 adultes en vol rentrent et sortent de leur nichoir
Nichoirs à hirondelles de fenêtre

Le couvert

Parce que les hirondelles et martinets se nourrissent exclusivement d’insectes volants, il est important de favoriser la venue et le développement des insectes, en bannissant les pesticides, en fauchant raisonnablement son terrain (tonte variée en laissant des zones non fauchées), en plantant des espèces végétales locales, ou même en construisant une mare. Votre jardin deviendra alors un véritable garde-manger pour les hirondelles, les martinets, mais aussi les mésanges, rougequeues… et même les hérissons !

Retrouvez les 15 gestes Refuges pour faire de votre jardin (ou de votre balcon) un lieu accueillant pour la biodiversité !

La cohabitation

Il arrive que ….

  • les hirondelles provoquent quelques salissures sur les murs

Des salissures peuvent apparaître sur votre mur à cause des fientes laissées par les hirondelles. Rien de grave ! Nous vous conseillons d’installer une petite planche en bois sous le nid qui recueillera les fientes et ne tâchera pas votre mur. Pour éviter l’accès au nid par les prédateurs, placez la planche à 40 centimètres sous le nid et légèrement décollée du mur (1 cm), pour éviter que cette planchette ne se transforme en support favorable à la construction de nouveaux nids !

  • des travaux mettent en danger une colonie

Vous avez prévu de faire des travaux de rénovation ou de construction sur votre façade ou votre toiture ? Pas de panique.

Si des nids sont visibles ou que vous avez connaissance d’oiseaux qui nichent sous le toit, contactez la DREAL bien avant le début des travaux pour les autorisations éventuelles à obtenir et ce en toute saison car la destruction des nids est interdite même en dehors des périodes de présence de ces espèces ; et la LPO en complément pour avoir des conseils pour conserver ces espèces protégées. De manière générale, il est conseillé de prévoir une période d’intervention entre octobre et mars (en dehors de la nidification) pour vous éviter toute mauvaise surprise et vous mettre hors-la-loi malgré vous (détruire les nids est interdit et sévèrement puni).

Une dérogation est plus facilement accordée si les travaux interviennent en dehors des périodes de présence des oiseaux et si des mesures compensatoires sont proposées, comme la pose de nids artificiels à proximité immédiate des nids enlevés. Profitez donc des échafaudages pour mettre en place les aménagements compensatoires prévus et réfléchis au départ du projet avec la DREAL et la LPO.

La LPO se mobilise

Afin de rendre compte de l’état des populations et de leur évolution dans le temps, la LPO mène depuis plusieurs années et dans différents territoires des études sur ces espèces : observation des lieux et périodes de présence, étude de la nidification, comptages des nids, adultes et jeunes à l’envol… ou encore recherche et signalement de destruction de nids. 

Les suivis et comptages sont menés pour une partie par les salariés de la LPO Auvergne-Rhône-Alpes, notamment dans le cadre de projets en partenariat avec des collectivités territoriales ou des entreprises.

Mais les suivis bénévoles sont majoritaires et indispensables ! Et ils permettent de couvrir une large partie du territoire pour que les analyses soient les plus pertinentes possible.

Vous souhaitez aussi participer à la connaissance naturaliste et à la protection de ces espèces remarquables ?

Rendez-vous sur notre plateforme de sciences participatives : Faune-France

Il existe également un certain nombre de programmes locaux : rendez-vous dans la partie du site consacrée à votre LPO locale pour avoir connaissance des enquêtes Hirondelles en cours ! Pour en citer quelques-unes : Comptons nos hirondelles avec la LPO et la métropole clermontoise (ici), Hirondelles et Martinets avec la LPO et Saint-Étienne Métropole (ici), Inventaire des nids d’hirondelles du Grand Lyon avec la LPO et la Métropole Grand Lyon (ici).

Si vous avez connaissance d’un lieu de nidification d’hirondelles ou martinets qui risque d’être détruit, contactez-nous immédiatement. La destruction de nids d’hirondelles ou martinets est strictement interdite et à éviter à tout prix. Le fait d’avoir connaissance de projets (ravalement de façade ou travaux sur les toits par exemple) à l’avance permet de proposer des solutions alternatives (décalage des travaux, mesures compensatoires etc.).

Hirondelles et martinets en détresse

Vous avez trouvé une hirondelle ou un martinet blessé ? Un jeune tombé du nid ? Retrouvez nos conseils « Faune en détresse » ici

Un adulte nourrit 2 jeunes hirondelles de fenêtre au nid
Hirondelles de fenêtre © Philippe Rivière
Hirondelles de rochers © Romain Riols
Hirondelles de rochers © Romain Riols
2 hirondelles rustiques posées sur la fermeture d'un volet scellé au mur
Hirondelles rustiques © Michel Erhart
Hirondelles de rivage - Simon Milliet
Hirondelles de rivage © Simon Milliet

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