Contexte
Tous les ans en février et mars, les crapauds, grenouilles, tritons et salamandres quittent les forêts où ils ont passé l’hiver. Ces milliers d’amphibiens rejoignent les zones humides qui les ont vus naître pour s’y reproduire.
Cette migration est rendue périlleuse lors de la traversée de voies de circulation. Si les écrasements sont trop importants, des populations entières d’amphibiens peuvent alors disparaître en quelques années.
On estime que sans aucune action pour protéger les populations d’amphibiens, 80% de ces populations seraient décimées.
La protection des amphibiens
Les amphibiens jouent un rôle majeur dans les écosystèmes et leur équilibre. En effet, ils rendent de nombreux services écosystémiques et sont également d’excellentes espèces indicatrices de la santé des milieux humides.
La disparition des amphibiens entraînerait un important déséquilibre au sein de la chaîne alimentaire : les adultes se nourrissent de petits invertébrés (moustiques, limaces, vers, fourmis…) alors que les têtards se nourrissent d’algues durant toute leur croissance. Aussi, de nombreux prédateurs consomment des amphibiens : les adultes sont la proie de prédateurs (héron cendré, couleuvre à collier, renard roux…) alors que les têtards sont prédatés pas de nombreux animaux aquatiques (larves de libellules, dytiques, punaises aquatiques et de nombreux poissons).
La campagne de sauvetage
La LPO Auvergne-Rhône-Alpes équipe plusieurs sites, recensés dans plusieurs départements de la région comme prioritaires pour la conservation des amphibiens. Cette mission est pour l’instant développée dans plusieurs départements de Rhône-Alpes, les territoires d’Auvergne étant suivis par l’Observatoire des amphibiens d’Auvergne (porté par les CPIE).
Des barrières-pièges sont installées le long des routes. Elles interceptent les amphibiens avant qu’ils ne traversent la route. Les animaux tombent dans des seaux, sont recueillis tous les matins puis déposés de l’autre côté de la route pour permettre de poursuivre leur migration. Des milliers d’amphibiens sont ainsi sauvés chaque année.
Cet aménagement provisoire reste en place tout au long de la période de migration, c’est pourquoi les filets sont installés fin janvier et sont retirés mi-avril ou fin avril.
Des solutions plus pérennes ?
En ayant connaissance des lieux d’écrasement d’amphibiens et en sensibilisant les citoyens et les collectivités à cette problématique, l’objectif final est de trouver des solutions pérennes pour la protection de ces espèces.
La première solution, déjà mise en place dans plusieurs départements, consiste à créer un passage sous la route (appelé « crapauduc ») qui permet aux amphibiens de se déplacer sous la route pour effectuer leur migration.
En résumé, en vidéo, et avec humour
La LPO Auvergne-Rhône-Alpes tient à remercier les bénévoles, services civiques, salariés et partenaires qui permettent chaque année de sauver des milliers d’amphibiens des écrasements.