La chevêche d’Athéna (Athene noctua) fait partie de la grande diversité faunistique et floristique de la Métropole grenobloise. Cependant, elle est menacée de disparition et est classée comme vulnérable sur la liste rouge des espèces de l’Isère et de Rhône-Alpes. En effet, ce rapace nocturne vit dans les milieux agricoles bocagers et est victime de l’extension urbaine qui entraîne la disparition de son habitat et de sa nourriture. Les zones les plus favorables pour l’espèce sont les milieux de polyculture couplés à des pâturages, car ce sont ceux qui abritent des micro-mammifères et des insectes, qui constituent son régime alimentaire.
Dans le département, la chevêche d’Athéna est majoritairement présente au sud de Grenoble, notamment à Saint-Paul-de-Varces, dans les plaines de Reymure et sur le plateau de Haute-Jarrie.
Début 2018, Grenoble Alpes Métropole a lancé un appel à projets pour définir un plan de conservation de la chevêche d’Athéna sur ce territoire. La LPO de l’Isère a remporté cet appel et travaille actuellement, jusqu’en septembre 2019, sur cette étude.
Ce plan de conservation comporte plusieurs phases. Tout d’abord, le premier rendu a consisté en une caractérisation de la biologie de l’espèce adaptée à la métropole grenobloise. Ensuite, les secteurs favorables à l’espèce ont été identifiés, ce qui a permis de construire des cartes croisant ces zones avec celles favorables à des projets d’urbanisation future.
La troisième phase est en cours et consiste en une étude de terrain permettant de confirmer les données et les hypothèses avancées. À la suite de cette étape, la LPO proposera des mesures d’aménagement et de gestion permettant de sauvegarder l’espèce. Dans le cas de projets d’urbanisation de ces zones, des mesures compensatoires pourront être demandées (plantation d’arbres, rénovation d’espaces servant de gîtes à la chevêche…)
Parmi ces zones figurent les Hauts de Claix et de Seyssins. Le secteur est majoritairement composé de prairies pâturées ou fauchées. Les arbres têtards, gîtes de prédilection de la chevêche car très fournis en cavités, sont peu nombreux.
Cette étude de terrain permet d’identifier les points forts et les points faibles de chaque zone, mais aussi d’ajuster les aménagements afin de les rendre encore plus favorables à la présence de la chevêche. Ainsi, des nichoirs vont être installés afin d’augmenter le nombre de gîtes disponibles pour ce rapace. En effet, la zone abonde de vieux arbres ayant des branches horizontales solides, auxquelles ils peuvent être accrochés.