Mai est marqué par la fin de la migration prénuptiale et voit donc le retour des migrateurs les plus tardifs: Blongios nain, Crabier chevelu, Bondrée apivore, ¨Rêle des genêts, Caille des blés, Tourterelle des bois, Engoulevent d’Europe, Guêpier, Monticole de roche, Pies-grièches, Hypolaïs polyglotte, Rousserolles, Bruant ortolan. C’est donc le mois parfait pour les recherches en vue de l’atlas des oiseaux nicheurs, malgré le coût des transports.

Où chercher?

Même si les ‘trous’ de prospection se comblent un peu, le nord de la Bresse et du val de Saône sont encore largement sous prospectés, comme l’apparaissent, dans une moindre mesure, le Pays de Gex, les Crêts du Jura et la région d’Oyonnax.

C’est d’abord le cas de certaines communes du nord-ouest du département. Celles de Vernoux, Saint-Trivier-de-Courtes, Servignat, Saint-Jean-sur-Reyssouze, Jayat, Saint-Julien-sur-Reyssouze,Mantenay-Montlin, Lescheroux, Saint-Nizier-le-Bouchoux, Curciat-Dongalon et Cormoz devront être prioritairement visitées. Ensuite,les communes du Pays de Gex limitrophes des cantons de Genève et de Vaud (Suisse), comme celles de la limite sud-ouest du département depuis Trévoux jusqu’à Neyron, donnent l’impression, peut-être fausse, d’être sous prospectées. Enfin, l’extrême sud-est du département apparaît bien en dessous de ce qu’on pourrait espérer. Promenez-vous donc dans la région d’Izieu, Prémeyzel et Murs-et-Geligneux : les paysages y sont superbes et bien des choses y sont à (re) découvrir.

Quand chercher?

L’augmentation de la durée du jour et l’apparition de la chaleur font que les deux heures suivant le lever du soleil et les deux heures précédant son coucher sont les plus favorables à la détection des oiseaux.Profitez donc de ces créneaux horaires pour chercher les oiseaux nicheurs et profitez du reste de la journée pour d’autres activités naturalistes (botanique, entomologie).

Que chercher?

S’il faut encore faire attention à des migrateurs en escale hors de leurs sites de reproduction future (Traquet motteux, Tarier des prés, Rousserolle verderolle, etc), presque toutes les observations d’oiseaux se rapportent à des nicheurs potentiels et la tâche est immense. Partout, il faut veiller à respecter les propriétés privées, les réserves et, bien sûr, accorder la priorité absolue à ne pas déranger les oiseaux en cette période cruciale.

Dans le Val de Saône, il faut commencer à rechercher les cantonnements des cailles et des râles de genêts, devenus bien rares, voire ceux des barges à queue noire.

En Dombes, la cohorte des oiseaux plus ou moins directement liés aux étangs est immense et le champ des recherches est très large: colonies de Laridés, oiseaux paludicoles (Butor, Blongios, Héron pourpré, locustelles, rousserolles, Phragmite des joncs, Bruant des roseaux, éventuellement Gorgebleue), premières familles d’Anatidés, colonies de hérons arboricoles (Héron cendré, Bihoreau, aigrettes) au sein desquelles il faut aussi rechercher les spatules et très éventuellement les grands cormorans.

En Plaine de l’Ain, les premiers poussins d’oedicnèmes apparaissent dans les rares milieux encore favorables. Des points d’écoute à intervalles réguliers le soir permettront peut-être de détecter un mâle chanteur de Canepetière et, qui sait, une micro population. C’est dans les gravières et au bord de l’Ain, qu’il faut rechercher les petits gravelots et les colonies d’hirondelles de rivage et de guêpiers. Pour cette espèce, de nombreux oiseaux erratiques ou encore migrateurs peuvent être mentionnés un peu partout tout le mois.

2022 est marqué par une tentative d’estimation des populations de bruants ortolans. Peut-être en reste t-il dans le département? Les journées du 28 et du 29 mai seront consacrées à une recherche de l’espèce partout en AURA.

Sur le relief, chercher les pies-grièches écorcheurs et, dans les zones de mégaphorbiaie, les rousserolles verderolles apporte chaque année son lot de surprises, bonnes ou mauvaises, avec parfois en supplément un râle des genêts cantonné provisoirement. Dans les zones de falaises, s’épanouissent les hirondelles de rochers et les martinets à ventre blanc. C’est là qu’il faut rechercher les faucons pèlerins et la petite (mais en expension) population d’aigles royaux.

Pie-grièche écorcheur posé sur des barbelés, avec une chenille dans le bec.
Pie-grièche écorcheur © Jean Bisetti

Sur les Crêts du Jura, maintenant pleinement accessibles après la fonte des neiges (mais où les restrictions d’accès sont encore nombreuses), la question annuelle est: y a t-il des monticoles de roche et combien? On peut aussi espérer (seulement?)’ rencontrer des pics tridactyles, des venturons montagnards, des sizerins, voire des accenteurs alpins mais ces derniers ne semblent plus s’y reproduire depuis longtemps!

Dans les zones favorables, le coucher du soleil (avec les réserves précédentes sur le couvre-feu) peut être mis à profit pour écouter les petits ducs et les engoulevents (pelouses sèches peu densément arborées du Revermont, du bas-Bugey ou de la Plaine de l’Ain) et les bécasses des bois (boisements plutôt situés sur le relief) et découvrir d’étranges ambiances où la vie palpite avant de laisser la place au silence.

En dehors de ces lieux emblématiques du département, l’avifaune dite banale n’en présente pas moins un grand intérêt et chaque contribution à sa connaissance est reçue avec reconnaissance.

Si vous êtes impliqués dans ces protocoles, pensez aussi à effectuer vos STOC, EPOC, EPOC ODF, LIMAT.

Les responsables départementaux des différents aspects de l’enquête atlas (adresses courriels ci-dessous) répondront toujours avec plaisir à vos questions et vous apporteront toutes les précisions en cas de doutes, comme ceux relatifs à un code atlas par exemple.

Enfin, mai est appelé le ‘mois des raretés’ dans le milieu ornithologique. Chaque année apporte son lot, plus ou moins étoffé, de migrateurs rares, souvent d’origine orientale ou nordique: faucons kobez, chevaliers stagnatiles, bécasseaux divers, sternes, guifettes, mouettes et goélands inhabituels, bergeronnettes printanières de différentes sous-espèces, alouettes calandrelles ou calandres, pipits à gorge rousse. Pour vous en mettre plein les yeux, il n’existe qu’une seule solution: SORTEZ!

Responsable départemental LIMAT : M. Benmergui <>

Responsable départemental STOC : F. Bulliffon <>

Responsables départementaux EPOC, EPOC ODF et Atlas général :

L. Braz <>, B. Feuvrier <> et A. Bernard <>