Dans l’Ain, de nombreuses données ont déjà été enregistrées en février et mars. Par rapport à la situation évoquée dès février, les zones visiblement sous prospectées n’ont pas changé.
C’est d’abord le cas de certaines communes du nord-ouest du département. Celles de Vernoux, Saint-Trivier-de-Courtes, Servignat, Saint-Jean-sur-Reyssouze, Jayat, Saint-Julien-sur-Reyssouze, Mantenay-Montlin, Lescheroux, Saint-Nizier-le-Bouchoux, Curciat-Dongalon et Cormoz devront être prioritairement visitées. Ensuite, les communes du Pays de Gex limitrophes des cantons de Genève et de Vaud (Suisse), comme celles de la limite sud-ouest du département depuis Trévoux jusqu’à Neyron, donnent l’impression, peut-être fausse, d’être sous prospectées.
Que chercher et où ?
En Dombes, si l’espèce est encore présente, c’est le bon moment pour écouter les chants du butor étoilé là où subsistent des roselières conséquentes. A peu près dans les mêmes milieux, les marouettes (3 espèces potentiellement) arrivent et sont susceptibles de chanter. La repasse (utilisation de chants enregistrés pour provoquer la réponse d’oiseaux cantonnés) doit être utilisée avec parcimonie. C’est dans les milieux ouverts et les bordures d’étangs qu’il faut rechercher les poussins de vanneaux huppés. Les comportements de défense des adultes vis à vis des prédateurs sont un bon moyen pour les découvrir. C’est dans ces mêmes milieux, toujours en Dombes et dans le Val de Saône, que se cantonnent les barges à queue noire dont le vol de parade et les cris particuliers alors émis facilitent grandement la détection. Un peu plus largement répandus, quoiqu’en régression, les courlis cendrés déposent majoritairement leurs pontes en avril mais sont encore bien détectables.
Avril est un bon mois pour découvrir les bruyantes colonies (*) de mouettes rieuses et y rechercher d’éventuelles mouettes mélanocéphales. Plus tard dans la saison, elles seront souvent accompagnées de grèbes à cou noir et de diverses espèces d’Anatidés. Un peu partout à proximité de l’eau (îles des étangs dombistes, bancs de galets et îles dénudées sur les cours d’eau voire falaises surplombant le haut-Rhône, il faut aussi s’intéresser aux nids isolés ou aux colonies de goélands leucophées.
En Plaine de l’Ain, la recherche d’éventuelles outardes canepetières dans les rares secteurs encore pas totalement défavorables peut commencer mais se lancer dans cette recherche ne peut se faire sans une forte dose d’optimisme! Toujours en Plaine de l’Ain, mais aussi sporadiquement en Dombes, Bresse et Val se Saône, les oedicnèmes paradent ce qui les rend plus détectables qu’en pleine saison de reproduction.
Si elle a beaucoup régressé ces dernières décennies, la huppe est encore présente ça et là en plaine et sa répartition actuelle doit être précisée. Dans les zones de piémont, le torcol peut être contacté grâce à ses chants. D’autres picidés sont encore bien détectables : pics noir, mar, épeichette.
Dans les zones ouvertes où subsistent des prairies (Val de Saône, Plaine de l’Ain, Bugey), avril est marqué par les chants des alouettes des champs.
Nous savons peu de choses sur la biologie du cincle plongeur, à peine plus sur sa répartition. Des recherches spécifiques seront les bienvenues. Discret en toute saison, l’accenteur mouchet appelle les même recherches. Les vocalisations du rossignol sont heureusement moins discrètes et permettent de le contacter facilement. Les enquêtes diverses dans le cadre des projets ‘Oiseaux de France’ permettront de préciser sa répartition sur le relief et les altitudes maximales atteintes. Y a t-il encore des gorgebleues nichant au bord de l’Ain et en Dombes ?
Dans des milieux très différents, c’est maintenant que s’installent les rougequeue à front blanc, merle à plastron, grives litorne et draine, locustelles tachetée (attention aux oiseaux se cantonnant très provisoirement dans des milieux divers et ne méritant pas un code atlas !) et luscinioïde, phragmite des joncs, rousserolle effarvatte, fauvettes passerinette, babillarde, grisette, des jardins, pouillots de Bonelli, siffleur, fitis (même remarque que pour la locustelle tachetée), loriot (répartition à préciser en zone de piémont), serin cini, venturon montagnard, linotte mélodieuse, sizerin flammé, bouvreuil pivoine, grosbec, bruants fou, des roseaux et proyer.
Avril n’est pas que le temps de la reproduction mais correspond aussi à celui du début de la migration de nombreuses espèces : busard cendré, aigle botté, faucons hobereau et kobez, caille des blés, râle des genêts, mouette pygmée, sterne pierregarin, guifettes, tourterelle des bois, petit-duc, martinet noir, rémiz penduline, bruant ortolan.
Alors, prenez vos jumelles et faites vous plaisir! Toutefois, n’oubliez pas que l’intérêt des animaux passe avant tout et que nous ne devons pas être à l’origine de l’échec d’une reproduction. Partout, respectez les propriétés privées et les zones de quiétude là où elles sont instaurées comme sur la Haute-Chaîne du Jura.