Amandine Costa, stagiaire engagée : suivi Milan royal, Pie-grièche grise et Busard cendré

J’ai connu la LPO il y a une dizaine d’années, en CE2. Depuis, j’ai annoncé à mes parents que je voulais travailler dans l’ornithologie… et cette idée ne m’a jamais quittée. Ce stage m’a permis d’acquérir de l’expérience et des contacts précieux pour mon futur.

En début de stage, il fallait observer plusieurs heures les sites où le Busard cendré a été observé, ainsi que les sites historiques de présence pour ensuite recenser leur nombre et la localisation des nids. Pour les Milans royaux, il fallait observer le comportement des individus : s’ils planent au-dessus d’un bois, il est possible que ce soit un site de nidification, s’ils rentrent dans le bois, c’est presque certain qu’il s’agisse d’un site de nidification. Il faut donc le situer le plus précisément possible pour recenser le nombre de jeunes à l’envol. Pour les Pies-grièches grises, il est nécessaire d’observer, comme pour les Busards cendrés, pour recenser le nombre d’individus et différencier les adultes des juvéniles.

L’objectif est de savoir si un couple de l’espèce s’est installé sur la zone, afin de suivre régulièrement et de s’assurer que tout se passe bien au nid. Ainsi, pour certaines espèces, comme le Busard cendré, il est possible de mettre en place des protections de nid afin de limiter au maximum les risques d’échecs de la reproduction. Grâce aux observations, on a pu localiser de nombreux nids, et les protéger avec des cages lorsque les œufs ont éclos, ou avec du grillage à poules, lorsque le nid est situé dans une zone de pâturage par exemple. Le filet empêche l’accès au nid des animaux qui pâturent, ce qui évite le piétinement du nid. Sur des zones très sensibles à la prédation des renards par exemple, une cage peut être doublée avec un filet et une clôture électrique.

En plus des espèces dont on effectuait le suivi (Milan royal, Pie-grièche grise et Busard cendré), j’ai pu observer des Pies-grièches écorcheurs, une Cigogne noire, des Hiboux moyen-duc, des Milans noirs, mais aussi des Pics épeiches, des Tariers des prés, des Tariers pâtres, des Buses variables, des Bondrées apivores et bien d’autres encore.

Faire un suivi de ces espèces permet de voir au plus près l’évolution des populations. Ce sont des espèces fragiles, qui sont en déclin et pour lesquelles il est important d’agir afin d’éviter leur disparition en France.

D’autres actions sont menées avant et sont tout autant nécessaires : la sensibilisation. Pour pouvoir protéger les nids, il est notamment nécessaire de sensibiliser et de demander l’accord aux agriculteurs, avant d’installer les dispositifs.

Deux expériences ont particulièrement marqué mon stage:

La première, a été lorsque l’on a posé une cage autour d’un nid de Busard cendré pour le protéger. C’était un moment un peu stressant, car il faut être rapide pour éviter le plus possible le dérangement, mais en même temps, bien la poser pour être sûrs qu’aucun prédateur ne puisse atteindre le nid. C’était aussi un moment où j’étais très heureuse, car j’avais la possibilité de me rendre vraiment utile dans la protection des oiseaux, chose que j’attendais depuis longtemps!

La deuxième, a été lorsque nous sommes arrivés au nid, il y avait 6 poussins ! La femelle pond 2 à 5 œufs en moyenne, c’était donc assez exceptionnel !

Le stage m’a confirmé que je voulais vraiment travailler pour la protection des populations des espèces d’oiseaux, et à la sensibilisation de la population à ce sujet.


Marinette Lepage : stagiaire engagée – suivi Milan royal, Pie-grièche grise et Busard cendré

J’ai connu la LPO car des bénévoles étaient venus mettre des nichoirs à Chouette chevêche chez mes parents !

Chaque matin, nous partions sur un site d’étude qui nous avait été attribué. La journée commençait par 4 heures de prospection ou d’observation, le temps nécessaire pour repérer les oiseaux et leurs comportements. À la fin de chaque session, nous faisions un point naturaliste pour décrire ce que nous avions observé. En équipe de deux, nous avons posé des cages de protection autour des nids de Busard cendré et recherché activement les nids de Milan royal.

Nous avons aussi fait plusieurs écoutes du Râle des genêts pour permettre sa préservation en mettant en place des fauches tardives sur différentes parcelles agricoles tout en indemnisant les exploitants.

Ces espèces sont menacées par des pratiques agricoles, qui font pression sur leur habitat naturel. Elles sont en déclin ou le niveau de la population est faible, ce qui peut amener à la perte de l’espèce sur le territoire. Le suivi sert à évaluer l’évolution d’une population dans le temps. Cela peut permettre de mettre en place des actions pour la préservation de l’espèce. Il faut savoir reconnaître les différents comportements de l’animal au niveau des saisons et de son âge et de sexe (si dimorphisme).

La conservation des espèces se fait pour leurs atouts écologiques, pour le patrimoine faunistique d’un territoire et enfin pour rendre la place au sauvage, que l’Homme a pris.

Je pense que la chose qui m’a le plus marqué dans ce stage, c’est de voir les jeunes busards s’envoler. C’est un sentiment d’accomplissement de voir tous ces petits s’envoler, cela montre que nous n’avons pas travaillé pour rien, que nous avons pu agir de façon concrète pour la protection de cet oiseau.

Un dernier mot : Allez-y, faites-le, ne doutez plus, chaque personne qui peut donner un peu de son temps pour la nature est indispensable de plus en plus de nos jours ! C’est aussi de belles rencontres, de nouveaux souvenirs et l’acquisition de nouvelles expériences.