Les Pies-grièches, oiseaux des milieux ouverts prairiaux et arborés, s’invitent sur les murs de nos villes auvergnates pour sensibiliser tout ceux qui viendront les admirer à la réduction drastique de leurs effectifs et à la contraction inquiétante de leurs aires de répartition.
Jusque dans les années 1960, la Pie-grièche grise, oiseaux des milieux ouverts prairiaux et arborés, était présente dans une grande partie de la France, mais ses populations ont décliné pour atteindre vraisemblablement moins de 2500 individus actuellement dans notre pays. Le Massif central concentre plus de 90% des effectifs nationaux de Pie-grièche grise avec 2360 individus [1692 – 3292] estimés.
Quant à la Pie-grièche à tête rousse, la tendance générale à l’échelle nationale est une nette baisse du nombre de couples et une contraction de l’aire de répartition vers le Sud-Est de la France (disparition ou nette baisse des populations dans la partie Nord du pays). L’Auvergne n’a pas été épargné par ces diminutions, l’espèce ayant disparu du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire dans les années 2000.
L’ambition de ces fresques est d’interpeller les passants qui ne connaissaient pas cet oiseau jusqu’alors, et de simplement porter à connaissance son existence au plus grand nombre. Elles ont été réalisées par le collectif Mural Studio (voir le site) entre mai 2021 et décembre 2022, à la demande de la LPO Auvergne-Rhône-Alpes et en partenariat avec différentes communes du territoire auvergnat.
La sauvegarde de ces oiseaux passant par la préservation de nos paysages agricoles, c’est à chacun d’entre nous de soutenir une agriculture locale de qualité, permettant le maintien de la biodiversité. Ce sont nos choix du quotidien, en tant que citoyen responsable et en tant que consommateur, qui permettront le développement d’une agriculture respectueuse de la biodiversité, et, donc, qui offriront le plaisir aux générations futures de pouvoir encore observer cet oiseau au détour d’un chemin, perché sur un arbuste.
Vous pouvez les contempler dans les lieux suivants :
- Ambert (63), au parking du belvédère, boulevard de l’Europe – Pie-grièche grise ;
La population de la plaine d’Ambert est estimée à environ 20 couples de Pie-grièche grise ce qui en fait l’un des secteurs les plus denses d’Auvergne. C’est également le dernier bastion de l’espèce au sein du Parc naturel régional Livradois-Forez.
- Saulzet-le-Froid (63), bâtiment municipal à l’entrée de la commune, le long de la départementale D74 – Pie-grièche grise ;
Avec près de 300 couples, la population du Puy-de-Dôme joue un rôle clé dans la sauvegarde cette espèce en France. La grande majorité se concentre dans la moitié Ouest, en altitude (chaîne des Puys, Cézaillier, Combrailles).
- Landos (43), devant l’école – Pie-grièche grise ;
La Haute-Loire abrite environ 120 à 160 couples de Pie-grièche grise ce qui en fait un bastion important à l’échelle nationale !
- Murat (15), devant l’école de Murat – Pie-grièche grise et pie-grièche à tête rousse ;
Le Cantal abrite environ 130 à 250 couples de Pie-grièche grise ce qui en fait un bastion important à échelle nationale. Alors que la Pie-grièche à tête rousse a disparu du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire dans les années 2000, la population du Cantal s’est maintenue avec entre 20 et 35 couples.
- Tronget (03), à l’ancienne gare – Pie-grièche à tête rousse.
La Pie-grièche à tête rousse a disparu du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire dans les années 2000, la population de l’Allier, évaluée à 150 couples répartis principalement entre le Bocage bourbonnais et la Sologne bourbonnaise, constitue le bastion principal de l’espèce en Auvergne.
Et après l’Auvergne, c’est dans la Loire qu’une belle Pie-grièche à tête rousse s’est installée fin 2022 sur le château d’eau de Vivans, le long de la D18 (voir ici).
Cette action a été soutenue financièrement par l’Europe, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et le conseil départemental de Haute-Loire, et fait partie du plan de sauvegarde des différentes espèces de Pies-grièches de la région.
Une Pie-grièche a également élu domicile en février 2021 sur la façade du JeRecycle Parc à Clermont-Ferrand dans le cadre de C.Biodiv et d’un partenariat avec Recycl’art Auvergne. C.Biodiv est cofinancé par l’Union européenne dans le cadre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et par Clermont Auvergne Métropole.