Le vendredi 16 février, 7 bénévoles courageux ont répondu à l’appel de la LPO pour participer à un chantier/formation sur la taille et l’entretien des arbres et des haies sur une ferme partenaire à Sauvain, de bon ton en cette année de l’arbre à la LPO !

En effet, Guillaume, Stéphanie et Tristan, les 3 associés du GAEC de la Loge de Printemps nous ont accueilli sur leurs parcelles. Ils élèvent une bonne cinquantaine de chèvres et 7 vaches laitières dont le lait est entièrement transformé en fromages vendus sur les marchés de Chalmazel, d’Ambert et de Montbrison. Des plantations de haies avaient été réalisées en 2022 et 2023 sur les pentes de l’exploitation, pâtures principalement utilisées par les chèvres. Il était alors primordial d’assurer une protection solide et dissuasive pour éviter que ces gourmandes ne ruinent ce travail. Après un contrôle de la reprise en septembre de ces deux années, il était l’heure d’entreprendre les premiers travaux de taille et de remplacer les quelques plants qui n’avaient pas pris. 

Ainsi, Alice, Jean-Paul, Sylvain, Vincent, Joël, Yannick et Alain sont venu épauler Emmanuel, salarié à la LPO, pour ce chantier. Guillaume, l’un des associés, a pu passer la quasi-totalité de la journée en notre compagnie et a pu profiter de ce temps pour découvrir et se perfectionner dans les opérations de taille pouvant être nécessaires pour favoriser le développement d’une haie et d’arbres de haut jet (recépage, taille de formation…). 

© J.Vial

Chaque plant s’est développé différemment, aussi il est nécessaire de prendre le temps d’observer ses ramifications, son port et de procéder (ou non) à une taille selon les possibilités qui s’offrent à nous. Souhaite-t-on favoriser une pousse rapide vers le haut ? un étoffement du plant ? Comment les plants voisins devraient se développer ? les points de coupes seront-ils suffisamment en lumière pour favoriser les repousses ? quels sont les types de taille supportées par cette essence ? 

La tâche est fastidieuse puisqu’une petite vingtaine d’essences différentes ont été implantées dans la haie et qu’entre les sols plus superficiels et les zones de sources, tous les plants ont poussé avec une vigueur différente. Le taux de reprise est toutefois supérieur à 90 % sur l’ensemble du linéaire et vers midi, il nous reste encore un peu de travail dans le fond du vallon. Notamment la taille (en hauteur) d’arbres isolés solidement mis en défens, à l’abri des dents des biquettes. L’échenilloir a remplacé ici cisailles et sécateurs.  Après intervention, les arbres, ici des frênes, ont atteint une hauteur suffisante et seront à terme conduits en têtard haut pour assurer l’ombrage suffisant du troupeau sur ces parcelles orientées plein sud et où l’ombre est jusqu’ici totalement absente. 

Après un pique-nique pris au chaud, l’après-midi a été partagée entre la fin du suivi de la haie et des tests de coupe menées sur un petit alignement d’érables et de frênes ayant poussé spontanément sur un talus bordant les parcelles. Du recépage et des tailles en têtard ont été réalisées par Guillaume à la tronçonneuse. L’occasion pour les exploitants de perpétuer une pratique peu à peu tombée en désuétude dans la région, la coupe du feuillage de frênes en fin d’été pour compléter et varier l’alimentation des troupeaux tout en préservant un peu les prairies au sortir des saisons estivales toujours plus éprouvantes. 

Gagée des champs © J.Vial

Outres des échanges riches et passionnants sur le sujet de ce jour, les participants ont pu profiter de la découverte d’une rosette d’orchis bouc (une première communale), du chant de l’alouette lulu, de l’observation (lointaine) du faucon pèlerin du voisinage et des mises bas de chevreaux.  

Pour clore le tout, sur la route du retour, nous nous sommes offert une petite halte pour nous émerveiller devant la délicatesse de la gagée des champs dont une station a été découverte quelques années plus tôt sur la commune. 

Encore un grand merci à tous les participants, ainsi qu’à Stéphanie, Guillaume et Tristan pour leur accueil chaleureux et leur intérêt pour le vivant sauvage. 

Texte : Emmanuel Véricel – Photos  : Joël Vial