La capture et l’étude des fourmis myrmicas

Suite des épisodes 1 et 2

Chez ces azurés, le parasitisme de certaines espèces de fourmis est chose commune et même indispensable. C’est le cas des chenilles de l’azuré du serpolet et de la sanguisorbe qui, pour survivre, se font adopter par les fourmis myrmica. Leur survie dépend de cette relation si particulière puisque, sans elles, elles périraient faute de nourriture. Pour opérer ce parasitisme, la chenille, durant les premières semaines suivant son éclosion, est visuellement similaire à une larve de fourmi, et en imite même le bruit et l’odeur !

Pose de pièges par Lucas pour capturer des myrmicas ©Joaline Baudouin

Lorsque les fourmis myrmica tombent nez-à-nez avec cet individu aux caractéristiques identiques à leurs larves, elles la prennent donc en charge et l’intègrent à la pouponnière de la fourmilière. Durant sa croissance, la chenille se nourrira donc des vraies larves de fourmis jusqu’à former sa chrysalide puis atteindre son imago (état adulte). Elle mangera jusqu’à 200 larves durant ses 10 mois de développement.

C’est à ce moment-là que le jeune lépidoptère devra user de ses dernières forces pour s’échapper le plus rapidement possible de la fourmilière puisque, n’ayant plus aucune des caractéristiques physiques et sensorielles d’une fourmi, il deviendra à ce moment-là un intrus !
Même dynamique que pour la chasse à l’origan, l’étude et le listage des lieux où l’on retrouve les fourmilières des myrmicas permettent un ciblage des zones pour le marquage des azurés.

Pose de pièges pour capturer des myrmicas tous les quatre mètres ©Joaline Baudouin

Mais pour pouvoir répertorier la présence des myrmicas, il faut tout d’abord les capturer ! Pour cela, sur un terrain à forte présence d’origan ou de sanguisorbe, sur une longueur de 28 mètres, Lucas et Antoine posent tous les quatre mètres un carré de carton blanc sur lequel ils déposent ensuite du thon et du miel. Les fourmis, attirée par la nourriture, n’auront plus qu’à être « aspirée » 15 minutes plus tard par un ingénieux outil permettant, grâce à une aspiration « mécanique », de capturer les fourmis dans un pilulier.

Dispositif de capture des fourmis ©Joaline Baudouin
Appât pour fourmis
©Joaline Baudouin

Aucun risque d’en avaler une, mais cette étape est tout de même peu agréable lorsque certaines fourmis projettent de l’acide formique…

Ainsi, une fois capturées, elles sont observées au microscope et identifiées comme myrmica… ou pas !

–> A suivre : Le marquage et le comptage des Azurés

Joaline Baudouin