La chasse à l’origan et la sanguisorbe

Suite de l’épisode 1 présentant cette double étude

L’origan, au goût particulièrement apprécié sur une bonne margarita, est une plante aux jolies fleurs mauves que l’on pourrait comparer avec celles du thym serpolet, également la plante de ponte de l’azuré du serpolet présent plus en altitude, d’où son nom. On les retrouve la plupart du temps sous forme de petits massifs répartis par blocs dans des prairies chaudes, sèches et ouvertes.

Origan en fleurs

C’est tout le contraire pour la Sanguisorbe officinale qui, elle, ne se développe que dans des prairies humides et les bas marais. Appelée aussi grande pimprenelle, cette plante vivace aux fleurs violacées assez particulières est la plante hôte des larves de Phengaris teleius. Ces dernières s’en nourrissent au premier stade de vie de la plante jusqu’à se laisser tomber au sol dans l’attente d’être prises en charge cette fois-ci par leur fourmi hôte.

Sanguisorbe officinale ©Joaline Baudouin

L’étape préparatoire à chaque étude est le repérage des zones à forte présence de sanguisorbe et d’origan. Elle a lieu en mai-juin, antérieurement à la période de vol des Phengaris. C’est une étape simple mais la plus longue de l’étude puisqu’après un repérage aérien des terrains sur des cartes en ligne, des centaines de zones et terrains susceptibles d’être favorables sont à prospecter tant pour la sanguisorbe que pour l’origan, un travail qui demande un bon bagage de patience et d’énergie…

Cette étape a eu lieu avant la métamorphose des chenilles en papillons durant un bon mois, de mai à juin. 760 parcelles ont été prospectées dont 204 présentaient une présence d’origan. Concernant la sanguisorbe, c’est dans 29 des 114 parcelles prospectées que sa présence a pu être relevée.

Lucas lors d’une prospection de parcelles à la recherche de l’origan ©Joaline Baudouin

L’azuré déposant ses pontes sur cette plante, on retrouvera donc fort possiblement, au moment de l’éclosion des chrysalides, des individus adultes sur ces parcelles. La prospection de ces zones à origan sert donc de repérage pour cibler les zones où, lors de la période d’éclosion, la CMR (capture-marquage- recapture)sera effectuée.

Cette période se révéla propice à la découverte tant d’espèces différentes que de lieux magnifiques dont fait partie la plaine du Val de Drôme ci-dessous !

Val de Drôme ©Joaline Baudouin

–> A suivre : La capture et l’étude des fourmis myrmicas

Joaline Baudouin