Le site est un coteau pentu dominant la vallée du Lot et orienté au sud-est. Il abrite un maillage de pelouses et prairies sèches, de landes à genêts et fougère aigle et de milieux forestiers (châtaigneraie). Les parties hautes du coteau, bien exposées, présentent des caractéristiques plus thermophiles. On y retrouve quelques vieux arbres fruitiers (noyers, cerisiers…) ainsi que des murets de pierre-sèche plus ou moins dégradés qui formaient autrefois des terrasses viticoles.
Tous ces éléments sont les vestiges d’une activité agricole passée, typique de ce terroir, tournée vers la polyculture-élevage. Avec la déprise agricole, particulièrement marquée dans cette vallée, les vergers et vignobles, non mécanisables, ont été délaissés et seule une activité pastorale s’est maintenue tant bien que mal dans les parties les plus accessibles. Les milieux se sont ainsi refermés progressivement.
Les parties basses de la parcelle abritent des milieux plus frais et ombragés, avec notamment un ruisseau temporaire qui se forme dans le fond du talweg traversant le site et plusieurs petites mares alimentées par des sources.
L’un des principaux intérêts écologiques de la parcelle réside ainsi dans ses milieux thermophiles, susceptibles d’accueillir le Lézard ocellé, espèce ciblée lors de l’achat du terrain et dans les opérations de gestion menées sur le site depuis 2021. En plus de son orientation favorable, le coteau est parsemé de micro-habitats intéressants pouvant servir de refuges aux reptiles (murets, tas de pierre…).
Enfin, signalons la présence de plusieurs bâtiments sur le terrain : une stabulation bovine reconvertie en bergerie, ainsi que trois bâtiments plus anciens à l’architecture typique du terroir local et dans des états plus ou moins dégradés (un séchoir à châtaignes ou sécadou en patois local, une grange, et une maison d’habitation avec étable).
L’espèce emblématique du site est le Lézard ocellé, qui a justifié la mise en place d’un programme de conservation dans ce territoire. Cette espèce méditerranéenne se trouve ici en limite d’aire de répartition. Elle est très rare en Auvergne et n’y est connue que dans la vallée du Lot et dans le bassin calcaire de Maurs.
À ce jour, l’espèce n’a pas encore été contactée sur la parcelle mais plusieurs observations ont été faites en proche périphérie lors de prospections spécifiques en amont de l’achat du terrain (2021). Les observations d’une femelle adulte, d’un subadulte et d’un juvénile laissent penser qu’une petite population reproductrice subsiste sur cette ligne de crête dominant le bourg de Vieillevie. Afin d’évaluer l’impact des aménagements et de la gestion de la parcelle, des prospections doivent y être menées dans les prochaines années.
En plus du Lézard ocellé, le site abrite une belle diversité d’espèces de reptiles (Lézard à deux raies, Lézard des murailles, Couleuvre d’Esculape, Couleuvre verte et jaune…). La Coronelle girondine, espèce rare en Auvergne, serait à rechercher. Les milieux lui sont théoriquement favorables et la présence de l’espèce a été confirmée ces dernières années sur la commune.
Les pelouses sèches présentent également un intérêt d’un point de vue entomologique, on y trouve par exemple l’Ascalaphe soufré, la Mante religieuse ou l’Empuse pénnée. Étant donné les caractéristiques de la parcelle et sa localisation géographique, des recherches spécifiques sur les orthoptères et lépidoptères pourraient potentiellement permettre de trouver des espèces peu courantes en Auvergne.
Plusieurs bâtiments inoccupés (sécadou, grange…) offrent des habitats potentiels pour des espèces du bâti comme le Grand rhinolophe qui y a été noté.
Côté avifaune, signalons par exemple la présence du Bruant zizi et de l’Hypolaïs polyglotte, espèces héliophiles typiques des landes et friches bien exposées. La châtaigneraie abrite quant à elle un cortège d’espèces forestières communes (Fauvette à tête noire, Mésange bleue, Grive musicienne…). La situation géographique de la parcelle en fait également un bon site d’observation de la migration dominant la vallée du Lot, couloir utilisé par de nombreux rapaces (Milan royal, Milan noir, Balbuzard pêcheur…)
Les connaissances globales sur la faune et la flore du site restent donc assez limitées à ce jour, des inventaires multi-taxons sont à programmer sur la parcelle pour parfaire nos connaissances.
La parcelle a été achetée par la LPO en 2021 suite à une veille foncière ayant pour objectif d’aider à l’installation d’agriculteurs sur ce territoire ayant connu une importante déprise agricole. En effet, l’implantation pérenne de porteurs de projets agricole dans la vallée du Lot est un des moyens identifiés pour lutter contre la fermeture totale des milieux et ainsi préserver l’habitat du Lézard ocellé dans le Cantal.
Un partenariat a ainsi été engagé à partir de 2022 avec un couple de berger s’installant sur la commune pour développer une activité d’élevage ovin laitier avec transformation en agriculture biologique. L’exploitation de parcelle des Fontanelles leur est confiée et la gestion y est encadrée via un bail rural à caractère environnemental.
En parallèle de la gestion pastorale du site, des chantiers de création et restauration de murs en pierre-sèche y ont été réalisés par des artisans spécialisés pour densifier le réseau de refuges potentiels du site, caractéristique indispensable pour le Lézard ocellé.
Plusieurs chantiers participatifs ont également eu lieu sur la parcelle depuis 2022, avec des bénévoles de la LPO ou dans le cadre de partenariats avec d’autres associations (Scouts et Guides de France, Unis-cité). Les principaux chantiers ont concerné la clôture de la parcelle, l’ouverture de milieux et la création de gîtes en pierre-sèches en faveur du Lézard ocellé.
La gestion de la parcelle se poursuit et de nouveaux chantiers seront programmés dans les années à venir en fonction de l’évolution du site et des moyens financiers qui pourront être mobilisés.
LPO AuRA
100 rue des Fougères
69009 Lyon
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