Comme au printemps/été, nous n’avons pas forcément le temps d’être sur les réseaux, nous profitons du calme de l’automne/hiver pour revenir sur quelques histoires du Centre de Sauvegarde de cette année 2023.

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Bécasse des bois recueillie au Centre de Sauvegarde © Adrien Corsi

On finit ce calendrier de l’avent comme nous l’avons commencé… c’est-à-dire par une espèce peu commune et trouvée non loin du Centre… Le 28 novembre, une dame nous emmène cette bécasse des bois qu’elle a trouvée rue fontaine du Bac a Clermont-Ferrand, soit la rue voisine de celle du Centre…

Suspicion de choc véhicule et/ou prédation chat : une plaie profonde au cou nécessitant 5 points de suture, ainsi qu’une luxation de l’épaule droite… Après 10 jours, la plaie c’est bien refermée et les plumes étaient déjà en repousse, pour l’aile. Par contre, la mobilité n’est pas encore au top… Heureusement, depuis peu, un nouveau partenariat avec une ostéopathe animalière va nous permettre, on l’espère, d’améliorer la pris en charge des lésions musculo-squelettiques.

En attendant, la voilà dans son abri en volière, bien cachée et à l’abri des courant d’air, avec nos stagiaires et bénévoles qui, pour lui permettre de maintenir son poids, labourent le terrain du Centre à la recherche de vers de terre. Quand on vous dit que les missions au Centre sont variées et qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer !

Râle d’eau juvénile recueilli au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf

2023 aura été une année riche en espèces peu communes. Cette fois-ci, c’est un râle d’eau, arrivé suite à un choc, mais heureusement sans blessure grave ou hématome. Après 4 jours d’observation au Centre, il a été relâché rapidement.

En effet, il s’agit d’un animal assez stressé et fin gourmet, ayant plus l’habitude des mollusques et autres insectes qu’on peut trouver dans la vase. Nos insectes n’étaient pas à son goût, il en mangeait du coup trop peu pour prendre du poids. Heureusement, il s’agissait d’un jeune déjà autonome et il avait une bonne réserve avant d’arriver chez nous. Mais avant qu’il n’atteigne un stade critique, et comme il était vif, la décision a été prise de le relâcher proche d’un marais pour qu’il puisse reprendre un menu de qualité.

Moineau domestique juvénile recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Sécurisation d’un oisillon © découvreur/euse inconnu/e

Hormis en cas de blessure, ou si vous trouvez des adultes morts non loin, tout les oisillons bien plumés ne sont pas forcément seuls et abandonnés malgré qu’ils soient hors du nid, comme ce petit moineau domestique ramené au Centre de Sauvegarde.

Mais hélas les chats ne sont pas forcément loin… du coup on replace les oisillons en hauteur afin que les parents puissent les nourrir à l’intérieur et que les oisillons puissent sortir que quand leurs ailes seront assez grandes pour voler et se mettre en sécurité par eux-même.

Un jour un-e découvreur-euse a trouvé un oisillon au sol et a fait avec les moyens du bord, en installant l’oisillon dans un carton… de Leffe ! Les parents ont pu venir le nourrir sans souci et l’oisillon a disparu quelques jours après, envolé.

Bien-sûr, chaque contenant n’est pas adapté en fonction de la météo et de l’espèce. Donc, n’hésitez pas à consulter notre page conseil sur le replacement et bien-sûr contactez votre centre de sauvegarde.

Cette publication n’est pas sponsorisée par Leffe et on rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, alors à consommer avec modération (c’est quelqu’un de sympa vous allez voir, surtout en période de fête !).

Tourterelle rieuse recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Le terme « colombe » englobe les colombidés blanc, aussi bien pigeon que tourterelle, mais bien souvent il s’agit d’une tourterelle rieuse avec une mutation blanche. Hélas, cette tourterelle blanche est très appréciée pour des lâchés de colombes. Il n’est alors pas rare de recevoir quelque colombes déposées dans nos casiers les lundis et mardis… soit après les mariages du week-end…

Les colombes sont des oiseaux domestiques et le Centre ne peut pas les accueillir. Mais parfois certaines sont déposées en casier… Cet été, ce sont trois colombes qui sont arrivées chez nous, le triste record étant de 11 en une semaine… Les années passées, ces arrivées s’accompagnaient de signalements de colombes parfois mortes dans le village, en cause : dénutrition, prédation…

Un oiseau élevé en captivité sera totalement perdu et fragile face à un environnement sauvage, même si urbain. Ce dernier reste un mystère pour ces oiseaux n’ayant rien connu d’autre, un peu comme si on nous laissait en plein milieu d’une ville d’un autre pays, dont on ne connaît pas la langue, sans argent et nourriture et on serait bien perdu !

Alors pour tout évènement festif, n’utilisez pas d’animaux, et encore moins s’il s’agit d’animaux domestiques lâchés en milieu sauvage et non récupérés ….

Pour cette tourterelle, après une petite semaine avec des graines, la voilà en pleine forme. Nous avons ensuite pu la confier à une bonne âme qui avait déjà des tourterelles domestiques.

Rouge-gorge familier recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Rouge-gorge familier recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Les barbelés, l’un des pires ennemis de la faune sauvages et des soignants en centre…  

Sur cette photo, c’est un pauvre rouge-gorge familier qui s’est coincé dans ce fil de la mort… malheureusement, ce pauvre rouge-gorge n’a pas survécu à ses graves blessures : aile déchiquetée, irréparable, jamais il n’aurait pu revoler, une énorme partie était en cours de nécrose, et infection en vue.

C’est assez exceptionnel qu’un rouge-gorge se coince dans un barbelé, les passereaux étant assez agiles et petits pour passer sans se coincer, mais il y a des exceptions… D’habitude, c’est les buses et les grands-ducs qui se coincent dedans. Si ”par chance”, l’animal est coincé depuis peu et ne s’est pas trop entortillé dedans, les chances de relâché sont encore présentes, mais souvent au prix de beaucouuuuuuuup de soins locaux et parfois de mécanothérapie pour retrouver une bonne amplitude de l’aile. Hélas, dans la majorité des cas, l’aile n’est plus qu’un méli-mélo de tissu déchiqueté et l’oiseau ne pourra plus jamais voler.

Si vous  êtes témoins d’un animal coincé dans des barbelés, voici quelques conseils (surtout pour un rapace) :

  • recouvrez lui la tête avec votre veste ou un tissu,  
  • si vous pouvez, équipez-vous de gants, de préférence en cuir,
  • démêlez si possible plumes et chair pris dans le fil,
  • si possible, et si l’oiseau est entortillé dans tous les sens, équipez-vous d’une pince et coupez de chaque côté du fil,
  • emmaillotez l’oiseau et emmenez-le sans tarder au Centre de Sauvegarde.  

Par contre :

  • ne tirez pas sur la chair -> pour éviter de déchirer encore plus les tissus de l’oiseau
  • ne coupez pas les plumes -> dans le cas où l’oiseau est soignable et aurait une chance de revoler, cela lui évitera des mois de stress pour attendre qu’il ne fasse sa mue.

Dans tout les cas, prenez des photos et contactez un Centre de Sauvegarde afin d’avoir la marche à suivre.

Effraies des clochers recueillies au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Aspirateur, radio qui capte mal, chat qui feule, chaudière… nos bénévoles associent souvent ce cri a quelque chose.

Sur la vidéo, c’est une nichée de 8 effraies des clochers lors de leur arrivée.. mais pourquoi diable font-elles un bruit pareil ?

Tout simplement pour se défendre, parce que dans la nature ( et pas que …) c’est celui ou celle qui s’impose le plus qui fait fuir l’autre et c’est encore plus vrai quand on est potentiellement la proie !

Et même à cet âge, ces petites effraies savent comment faire, le tout en attendant sur le dos, pour pouvoir y mettre les serres si jamais le prédateur décidait de quand même s’approcher… alors au moment de les dispatcher, autant vous dire que mettre des gants de protection, même à cet âge, n’est pas une option pour nos équipes.

Et vous alors ça vous fait penser à quoi ce bruit ?

Bouvreuil pivoine recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Geai des chênes recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Rouge-gorge familier recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Martin pêcheur recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Huppe fasciée recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Pic épeiche recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Pic noir recueilli au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf
Serin cini recueilli au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf

Malgré que nous ne soyons pas un pays exotique (de notre point de vue de locaux bien-sûr), nous n’avons pas à pâlir en comparaison d’autres pays qui ont des oiseaux bien colorés ! Certes, nous n’en avons pas énormément mais tout n’est pas marron et gris dans nos milieux.

Parfois, quand on nous contact pour nous dire ” j’ai trouvé un super oiseau coloré, il a du s’échapper d’une cage” et qu’il s’agit d’un guêpier d’Europe, forcément nous avons un petit sourire, mais au-delà du guêpier, beaucoup de nos petits et grands passereaux n’hésitent pas à sortir le maquillage pour virevolter dans les airs !

Voici une petite sélection des oiseaux colorés que nous avons pensé à prendre en photo.

Chouette hulotte recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Chouette hulotte recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Chouette hulotte recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Hibou Moyen-duc recueilli au Centre de Sauvegarde © Wendy Dabe

Des bébés par centaine ! C’est ce que nous recevons l’été et ce qui nous donne le plus de travail. En effet, nourrir les juvéniles, surtout de passereaux, c’est être opérationnel de 7h à 21h.

En exemple photo, il s’agit principalement de chouettes et hiboux. Bon nombre de nos pensionnaires à cette période de l’année n‘ont rien à faire au Centre. Quand ils arrivent en Centre de Sauvegarde, ils sont pour une majorité en âge d’émancipation. C’est-à-dire que beaucoup commencent à crapahuter hors du nid et ils se retrouvent au sol ou sur une branche. Mais ils ne sont pas pour autant abandonnés, ni en détresse, notamment pour les nocturnes (à l’exception de l’Effraie des clochers) où les parents ne viendront qu’une fois la nuit tombée.

Bien-sûr, il y a le risque des prédateurs, goupil et autres mustélidés qui peuvent prédater ces jeunes chouettes et hiboux, mais eux aussi ont besoin d’énergie et de nourriture pour s’occuper de leurs petits ! C’est ainsi. Dès lors que le danger n’est pas d’origine humaine (route, travaux, braconnage, etc) alors il faut laisser faire la nature.

Pour ce qui est de limiter l’impact des prédateurs domestiques comme les chiens ou les chats, on peut remettre les jeunes rapaces nocturnes sur une branche en hauteur, dans un rayon de 20 m, afin qu’ils restent tranquille jusqu’à la nuit tombée. Ou encore pour les passereaux, divers petits aménagements et replacements permettent de les mettre à l’abri du matou (en plus d’un contrôle du chat au moment des sorties de nid).

Il faut noter toutefois une exception chez les nocturnes : l’Effraie des clochers. Cette dernière ne s’occupe pas de ses petits en dehors du nid, donc trouver un jeune au sol n’est pas normal. La seule solution est le replacement dans le nid directement si possible ou l’emmener en Centre de Sauvegarde sans attendre.

Pour les passereaux, on notera aussi les martinets, ou hirondelles de fenêtre qui, dans l’idéal, devront être replacés dans leurs nids. Mais ces derniers étant bien souvent très haut ou non identifiés, la seule solution reste de les emmener sans attendre au Centre de Sauvegarde.

Dans tous les cas, avant d’intervenir, contactez un Centre ou consultez le site internet de votre centre, afin de trouver tous les conseils : le jeune est-il en détresse ? (question primordiale à se poser avant toute intervention), à quel moment faut-il intervenir, et comment replacer un oisillon en sécurité ? Car la vérité, c’est que personne ne s’occupera mieux d’un jeune oiseau que ses parents !

Et contrairement aux mammifères, toucher un jeune oisillon n’entraînera pas son rejet de la part de ses parents, les oiseaux n’étant pas sensible de la même façon à l’odeur humaine que les mammifères (ceci dit, on vous conseille quand même de vous protéger les mains avec des gants ou un tissu épais, surtout s’il s’agit de rapace).

Pie bavarde recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Pie bavarde recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Quoi de plus mignon qu’un bébé oiseau qui vous réclame à manger ? ( bon d’accord il y a d’autres bébés animaux encore plus mignons, mais nous ne sommes pas objectifs ici !) .

Malheureusement, il arrive que des personnes, avec les meilleures intentions du monde mais sans connaissances du soin animalier, veuillent tenter de s’occuper seul d’un oisillon.

Dans l’exemple suivant, il s’agit de deux pies bavardes. Les corvidés sont les plus ”appréciés” et impactés. Etant très expressifs et intelligents, ils sont plus, dirons nous, ”intéressants » que d’autres espèces. Mais que ce soit du point de vue comportement ou alimentation, il y a des paramètres indispensables à prendre en compte.

La première pie, avec le plumage très sale, a été nourrie avec des pâtées diverses, rendant son plumage odorant, gras et surtout l’ayant abimé… Heureusement, c’était cet été, il faisait chaud et avec un peu de temps et une alimentation ciblée sur la repousse de plumes tout est revenu dans l’ordre après quelques mois. Elle était aussi très imprégnée de l’humain. Même si les jeunes oiseaux sont très proches lors du nourrissage, ce qui est normal et heureusement réversible, ici elle était un peu plus familière que d’habitude. Mais après être passée en volière avec d’autres pies, elle a pu reprendre contact avec les codes de son espèce.

Concernant la deuxième pie, son alimentation était trop pauvre et elle a été maintenue sur une surface trop plate durant les premiers temps de sa vie, les pattes s’écartant ainsi sur les côtés, et elle avait peu de force au niveau des muscles, rendant difficile l’extension de son corps vers le haut pour ouvrir le bec et réclamer. Avec un morceau de frite de piscine nous avons maintenu ses pattes dans l’axe physiologique et elle pouvait s’appuyer dessus pour manger comme il faut lors du nourrissage.

La première a pu repartir sans soucis avec les autres pies que nous avions en soins. La deuxième malheureusement est morte une semaine après son arrivée. Malgré ses pattes qui avaient pu reprendre un axe normal, elle était très faible et fatiguée.

On insiste bien : quoi qu’il arrive, il faut nous contacter afin de replacer un oisillon auprès de ses parents. Si vous n‘arrivez pas à nous joindre, il y existe de très bons sites réalisés par des personnes spécialisées comme l’association LADEL qui indique PAS à PAS comment replacer un jeune corvidé auprès de ses parents.

Et pour les autres espèces, qui sont blessées ou ne peuvent être replacées, emmenez-les au plus vite en centre de sauvegarde. Parfois, les découvreurs nous indiquent qu’ils ne veulent pas ou n’ont pas le temps de nous l’emmener et ont préféré s’en occuper eux-même. Or que ce soit d’un point de vue financier ou de temps, un découvreur dépensera 1.5 fois à 2 fois plus d’argent et 14 fois plus de temps en gardant un oiseau qu’en l’emmenant au Centre, d’autant que la détention d’un animal sauvage est illégale.

Pour les cas où le déplacement au Centre n’est pas possible, nous avons un réseau de bénévoles transporteurs pour rapatrier les oiseaux en détresse. Ce réseau manque certes de bénévoles et ne couvre pas toute l’Auvergne, mais permet en l’état de répondre à une partie des besoins.

Bien-sûr, certaines personnes ne connaissent pas l’existence des centres de sauvegarde. Mais il en va de la bonne croissance et du retour à la nature de ces oiseaux. Car, quand on nous emmène les oiseaux, quelques semaines ou quelques mois après, il est parfois trop tard.

Buse variable recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Un peu de pédagogie !

Bien souvent, quand on trouve un oiseau sauvage, il n’est pas rare de le voir avec ce bec grand ouvert et les yeux alertes sur ce qui se passe autour. Malheureusement, ce bec ouvert fait penser à tort que l’oiseau a soif et qu’il faut à tout prix lui donner de l’eau. Alors, certes, les oiseaux blessés arrivent souvent déshydratés à des pourcentages plus ou moins élevés, mais dans la majorité des cas, ce bec grand ouvert n’est ni plus ni moins qu’un signe de stress ! En période de canicule, bien-sûr, mettre de l’eau à disposition peut être salutaire ( voir notre fiche sur les gestes canicule en commentaire) mais de manière général, évitez de leur donner de l’eau. Et surtout, on ne force jamais un oiseau à boire en versant du liquide dans le bec.

Pourquoi vous demanderez-vous ? On vous explique. Sur la photo, vous voyez une buse variable, rapace très commun en Centre. On distingue très bien un petit trou dans la continué de la langue et ce petit trou est relié aux poumons ! Alors quand du liquide est versé directement à l’entrée du bec, parfois le clapet se ferme, préservant l’oiseau, mais dans beaucoup de cas l’eau entre directement dans les poumons. Certains survivent après un traitement et sous surveillance, mais d’autres meurent de noyade sèche quelques temps après leur arrivée….

Le bec ouvert permet simplement à l’oiseau de bien s’oxygéner et d’être prêt a se défendre en cas d’agression. Pour eux, un soigneur n’est rien de plus qu’un prédateur qui veut le manger ou l’attaquer ! D’où le fait de limiter bruit et manipulation au minimum lors des soins afin d’éviter un stress permanent chez l’oiseau.

De plus, vous pouvez voir qu’elle est bien emmaillotée dans son tissu : wrap, burrito, crêpe, maki, McPiaf… chaque bénévole et volontaire y va de son petit nom. Cette technique permet à un soignant d’administrer un médicament seul, car malheureusement, à certains moment nous souffrons du sous-effectif de nos équipes et n’avons pas d’autre choix car les serres de ces grands rapaces sont redoutables… En l’enroulant ainsi, les serres de l’oiseau sont totalement bloquées contre son corps et le soignant peut ainsi se concentrer uniquement sur le bec mais munis quand même de gants (le bec aussi est redoutable). Cette technique ne cause aucun mal à l’oiseau et la serviette, en plus des gants, est la meilleur protection du soigneur !

Petit-duc scops recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Hibou Grand-duc recueilli au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Hibou Grand-duc recueilli au Centre de Sauvegarde © Gabriel Brun
Hiboux Moyen-duc recueillis au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf

Parmi les espèces nocturnes, une espèce se distingue particulièrement, la « famille des Ducs » : le Grand, le Moyen et le Petit.

Le plus commun étant le Hibou moyen-duc. Cette année, nous en avons eu 16 au Centre. La moitié d’entre eux sont arrivés chez nous suite à un ramassage jeune non nécessaire (on vous parlera de cette problématique dans un autre post).

Puis il y a le Petit-duc scops, plus courant dans le sud de la France, mais colonisant de plus en plus le nord. Nous recevons de plus en plus de jeunes chaque année (même si nous n’avons eu que 3 cette année). A noter que ce dernier est le seul rapace nocturne migrateur car c’est un insectivore strict. De ce fait, lors de la migration, nous pouvons recevoir quelques adultes affaiblis ou blessés lors du voyage.

Enfin le Hibou grand-duc, moins commun que le moyen-duc, mais cette année ce n’est pas moins de 10 d’entre eux qui sont passés par le Centre. Hélas, cette espèce est accueillie souvent pour de graves lésions : fractures multiples, empoisonnement, électrisation. Le taux de survie est malheureusement faible : 1 seul a été relâché, il n’avait pas de grosses blessures…

Les écarts de taille et de poids sont assez importants : le petit-duc scops pèse dans les 100 gr , le moyen-duc dans les 250-300 gr et le grand-duc , lui, passe directement au kilo avec 2 kg pour le mâle et jusqu’à 3 kg pour la femelle … ce qui en fait un des plus gros oiseaux à soigner en Centre de Sauvegarde !

Ceci dit, malgré qu’ils soient tous les 3 de « la famille des ducs », ce n’est par pour autant qu’ils s’entendent bien… Le grand-duc étant un super prédateur, ça ne le dérange pas de prédater ses cousins… De même pour le moyen-duc qui peut prédater du petit-duc scops… Alors, au Centre, chacun fait donc volière à part !

QUESTION : comment fait-on la différence entre une chouette et un hibou ?

Vautour fauve recueilli au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf

Au Centre, on accueille tout le monde, autant des petits comme le Roitelet huppé ( 5 à 8 g) que des plus gros comme le Vautour fauve (6 à 10 kg en moyenne).

Bien souvent, il s’agit de jeunes vautours, qui s’écartent du groupe et partent à l’aventure, en suivant parfois des courants d’air qui les emmènent bien bien loin… Cette année, c’est un jeune vautour qui s’est perdu dans l’Allier et récupéré au relais du PAL. Aucune blessure, mais juste un peu maigrichon, il a pu être rapatrié au Centre.

Le problème, c’est qu’un jeune vautour seul prend vite ses aises avec les humains. Il faut donc faire attention à ce qu’il ne nous voit pas et ne voit pas qui dépose la nourriture. Sinon, il s’imprègne de l’humain et cela compromet alors sérieusement sa survie à l’état sauvage : incapable de se débrouiller, de se reproduire, rejeté par les autres individus de son espèce. L’imprégnation est un phénomène dangereux pour la faune sauvage et c’est pour cela que nous vous recommandons de respecter certaines règles quand vous découvrez un oiseau sauvage blessé.

Pour palier à ce problème avec ce jeune vautour, celui-ci a été transféré à nos consœurs du Centre de la LPO Occitane à VIlleveyrac, où il a pu rejoindre un groupe de vautours en soins et donc garder les codes propres à une colonie de vautours.

Depuis ils ont tous pu être relâchés et retourner à la vie sauvage.

Encore une fois, merci au PAL pour son rôle de relais, merci à nos bénévoles qui ont réalisé le transfert et merci à nos consœurs du Centre de la LPO Occitane de l’avoir pris en charge.

Chouette effraie recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Chouette effraie recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Chouette effraie recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Chouette effraie recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Chouette effraie recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Ah, les pièges à glu… une grande histoire avec les centres…. bien souvent ce sont les passereaux qui se prennent dans le ”tue-mouche” collant ou aussi des plus gros oiseaux dans des pièges collants pour rongeurs.

Chacun d’eux nous donne bien du travail et surtout bien des ennuis pour eux….

Ici c’est une effraie des clochers qui c’est fait pièger … Heureusement, plus de peur (et de glu) que de mal…

Nous étalons le protocole de soin sur plusieurs jours afin d’épargner le plumage et limiter le stress. Dans le cas présent, elle a pu aller rapidement en volière et continuer à voler … tout en restant silencieuse !

En effet, les rapaces nocturnes ont au bout de leurs ailes, sur ce qu’on appelle les rémiges primaires 1 et 2, des petits ”peignes” qui leur permettent de brasser l’air sans un bruit ! Et ainsi fondre sur leur proie sans se faire repérer ! Dans son cas, il n’y a pas eu de lésions, elle pourra donc être relâchée rapidement !

Mésanges charbonnières recueillies au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Mésange charbonnière recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Mésange charbonnière recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Quand, dès avril, nous recevons les premiers poussins, la saison est lancée !

La photo avec cette mésange charbonnière résume notre travail à chaque saison de haute activité. C’est ainsi que ce simple geste va devenir le quotidien de tout une équipe de 7h jusqu’à 21h !

Bien-sûr, ici, c’est un ver de farine. Nous adaptons et diversifions la nourriture pour chaque espèce afin de leur permettre une croissance optimale.

De mai jusqu’à fin août, c’est 1118 poussins qui ont été accueillis au Centre (en plus des quelques 900 adultes). Pour faire un jeu de mot avec cette petite mésange charbonnière : on peut donc dire qu’à cette période, au Centre, ça charbonne !

Relâcher de cigogne blanche recueillie au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia
Cigogne blanche recueillie au Centre de Sauvegarde © Gabriel Brun
Relâcher de cigogne blanche recueillie au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf
Relâcher de cigogne blanche recueillie au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf

Des filles dans les roses, des garçons dans les choux, ou parfois des cigognes qui livrent l’un ou l’autre… mais là c’est des bébés cigognes qui ont été rapatriés par des humains !

Suite aux forts vents cet été, un nid de cigogne est tombé dans la Loire avec 3 cigogneaux dedans. L’un n’avait rien, le deuxième avait la patte cassée, et le troisième avait une aile cassée.

Malheureusement, le troisième petit n’a pas survécu et est mort dès le lendemain. Tout ne finit pas toujours bien malgré l’investissement de nos équipes et les soins apportés.

Pour les deux autres, tous s’est bien passé, ils ont pu rejoindre une autre cigogne que nous avions déjà en soins.

Après plusieurs semaines de soins, nous avons pu relâcher deux cigognes, celle avec sa patte cassée a dû attendre un peu plus longtemps, sa guérison prenant plus de temps.

Dernièrement, c’est une autre cigogne qui a pu être relâchée. Elle est arrivée pour une luxation à l’aile et a pu être opérée par le Dr Godefroid fin août. Après plusieurs mois de soins et surtout d’entrainement au vol, elle a pu être relâchée fin novembre, car la météo était encore bien clémente.

Souhaitons-leur à toutes une bonne route !

Relâcher d’un bouvreuil pivoine recueillis au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Même si nous ne sommes pas dans un pays exotique, nous avons quand même de beaux oiseaux bien colorés !

Comme ce magnifique bouvreuil pivoine mâle, arrivé pour un choc léger ayant conduit à un petit hématome sur l’aile droite. Après un peu de repos, le voilà reparti pour d’autres aventures.

Cannetons recueillis au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

L’été rime avec chaleur et donc baignade, mais au Centre, ça rime surtout avec juvéniles ! Et parmi eux, les cannetons des canards colvert. Cette année particulièrement, nous avons dépassé les chiffres habituels avec 21 cannetons accueillis au Centre !

Parfois, il s’agit de nichée de 5 cannetons et parfois de 13 cannetons… ! Au début, quand ils sont petits, ils ne prennent pas de place et mangent peu, mais après 1,5 mois de croissance, ça en fait des gloutons à nourrir ! En 2023, c’est plus de 100 kg d’alimentation pour anatidé que nous avons passé !👨‍🍳

Et malgré notre bassin avec une filtration à UV, après chaque relâché, il faut chausser les bottes, vider et nettoyer le bassin pour que les cannetons suivant aient une eau propre.

Busard © Adrien Corsi
Busard © Océane Garcia
Busards © Océane Garcia
Busard
Busard © Simon Arnaud, LPO AuRA

Depuis plusieurs années, le Centre est intégré dans le programme de sauvegarde du busard. Nos collègues et nos bénévoles ornithologues passent de longues heures sur le terrain afin de repérer les nids souvent installés au milieux des champs de céréales et de prairies et avec l’accord de l’agriculteur pour protéger les nids. Cette protection permet de les rendre visibles afin que les agriculteurs puissent voir le nid lors des travaux agricoles et l’éviter. Cependant, dans certains cas et d’autres types de culture, ce n’est pas toujours possible… et c’est là que le Centre intervient.

Les œufs sont récupérés afin de ne pas être écrasés sous les machines, ils sont ainsi incubés puis élevés jusqu’à un certain âge au Centre.

En effet, afin de leur permettre une bonne autonomie et une accroche au site, alors qu’ils ne volent pas mais mangent et déchiquettent seuls leur nourriture, ils partent du Centre pour être installés dans de grandes cages mobiles, installées sur le site de relâcher, dans lesquelles ils seront protégés tout en s’imprégnant de leur environnement.

Dès que leurs ailes le permettent la cage est ouverte et les bénévoles continuent de disposer de la nourriture. Ainsi, les jeunes busards libres, mais devant encore apprendre à chasser, ont un point de chute sur lequel ils peuvent revenir manger jusqu’à ce qu’ils deviennent d’habiles chasseurs !

Buse variable blanche © Loic Romeuf
Buse variable blanche © Océane Garcia
Buse variable blanche © Loic Romeuf

Les buses variables, vous connaissez forcément ! Ce grand rapace commun, bien souvent marron, qui se perche sur les poteaux ou qui chasse en bord de route ?  

Mais comme son nom l’indique, la buse est variable, elle peut donc avoir différentes couleurs du marron foncé… au blanc ! 

Ici il s’agit de deux poussins, reçus et soignés par le PAL avant rapatriement au Centre de Sauvegarde, suite à la chute d’un nid. L’un des deux poussins c’était cassé une patte, l’autre n’avait pas grand-chose.

Malheureusement, celui avec la patte cassée n’a pas survécu malgré les soins apportés mais l’autre a pu grandir sans problème, nous laissant découvrir jour après jour une buse au plumage d’un blanc très prononcé. D’ailleurs, c’était la seule buse de la volière avec un tel plumage au milieu de 8 autres buses aux couleurs plus communes.  

Quand elle fut apte à reprendre le cours de sa vie sauvage, nous l’avons remise aux équipes du PAL qui l’ont relâchée.  

Nous en profitons pour remercier encore le PAL de son soutien, de son rôle de relai et du travail des soigneur/euses et des vétérinaires qui permet ainsi à de nombreux oiseaux d’arriver stabilisés au Centre de Sauvegarde en ayant eu les premiers soins.

Au Centre, nous recevons beaucoup d’espèces différentes et parmi le top 10 nous avons les pigeons. Particulièrement le Pigeon biset domestique. Pourquoi domestique ? Car le Pigeon biset pur souche n’est plus présent, quelques populations existent toutefois encore en Corse, mais ailleurs il s’agit principalement d’hybridation avec des pigeons domestiques ou des pigeons abandonnés, remplacés par les évolutions techniques.

Sur les photos, vous pouvez voir de jeunes pigeons, facilement reconnaissable aux petits poils jaunes qui sortent de leur plumage, reliquat de leur duvet de naissance, qui disparaitront petit à petit.

Chez les pigeons, c’est le jeune qui va mettre son bec dans celui des parents, afin d’aller chercher le lait de jabot que ces derniers vont régurgiter. Qu’est-ce que du lait de jabot ? Ce n’est pas du lait semblable à celui des mammifères même s’il est créé grâce à certaines cellules tapissant le jabot. Le lait de jabot contient peu voire pas de glucide et est produit et donné aussi bien par le mâle que la femelle, contrairement aux mammifères. Un vrai modèle de partage parental !  

Généralement, les pigeons font deux petits et c’est celui qui fera le plus de bruit et se fera le plus remarquer qui sera le plus nourri ! D’où le mouvement d’aile et le crie continue pour attirer l’attention.

Il y a encore bien d’autres choses intéressantes à dire mais ça sera pour une autre fois.

Chaque année se sont plus plusieurs centaines de colombidés qui sont accueillis au Centre, le pigeon représentant environ entre 250 à 300 accueils chaque année.  

Nous savons qu’ils sont mal aimés, mais tant que nos moyens humains et financiers le permettent nous continuerons de les accueillir pour leur offrir aussi une seconde chance et de retrouver leur liberté.  

Martinet alpin recueilli au Centre de Sauvegarde © Loïc Romeuf

Au Centre, s’il y a bien une espèce que nous apprécions, c’est le martinet. Nous recevons en majorité des martinets noirs. Mais cette année, ce sont 8 martinets alpins (aussi appelés martinets à ventre blanc) que nous avons reçu, comme ce poussin très expressif et sacrément goulu !

En effet, pour élever un martinet noir jusqu’à son relâché, il faut compter environ 500g de grillons par martinet (soit environ 20€) ; le martinet alpin consommant le double, il faut compter quasi 1kg (environ 40€). Une période d’élevage correspondant à plus ou moins 1 mois.

Sur les 8 :

– 5 sont partis,

– 2 n’ont pas survécu,

– 1 passe l’hiver avec nous pour cause de repousse de plumes.

Ils ont fait partie des 257 martinets que nous avons reçus cette année

Perruches Roseicollis © Océane Garcia

Comme nous ne pouvons pas être au centre H24, nous avons des casiers de dépôts devant l’entrée et parfois il ne s’agit pas d’oiseaux sauvages… comme ce couple de perruche Roseicollis, déposé là, non identifié et sans info… abandon ? Trouvé dehors ? On ne saura pas.

Nous n’avons pas les autorisations pour recevoir les oiseaux domestiques. Heureusement, nous pouvons compter sur un contact éleveur de perruche, qui les récupère afin de leur trouver une famille, dès lors qu’elles ne sont pas identifiées et baguées.

Oeufs de faucon recueillis au Centre de Sauvegarde © Océane Garcia

Le 9 mai, une personne vient nous voir avec 4 œufs de faucon crécerelle dans un bocal. Nous lui demandons donc comment il a pu avoir ces œufs, qu’il faudrait les replacer rapidement dans leur nid. Hélas, comme cette personne a un jardin classé Refuge LPO, quelqu’un a pensé à tort que déposer les œufs sur le pas de sa porte était une bonne idée et il ne savait pas d’où ils pouvaient venir…

Inutile de vous dire que ce n’est pas du tout la chose à faire quand vous découvrez un animal en détresse. Les Refuges LPO sont des espaces préservés pour la biodiversité où leurs propriétaires s’engagent à accueillir, protéger et favoriser la nature (installation de nichoirs, gîtes à faune, ne pas utiliser de produits phytosanitaires,…) mais ce ne sont pas des soigneurs animaliers, ni des structures de soins, et vous ne pouvez pas leur confier des animaux blessés. Il vous faut vous adresser à des professionnels.

Les 4 oeufs ont été placés en incubateur. Malheureusement, un seul des œufs a pu éclore. Malgré l’absence de ses parents, il a pu grandir et rejoindre l’armée de jeunes faucons que nous recevons chaque année afin de se familiariser avec d’autres individus de son espèce.

Hibou des Marais recueillis au CDS © Oceane Garcia
Hibou des Marais recueillis au CDS © Gabriel Brun
Hibou des Marais recueillis au CDS © Océane Garcia

Le 9 novembre, nous recevons un appel pour un rapace nocturne caché sous une haie dans un centre de formation. Il ne bouge pas malgré l’activité autour de lui… Nous avons pu nous y rendre rapidement et à pied car il s’agissait d’un bâtiment à deux maisons du Centre !

Arrivés sur place, nous voyons effectivement le rapace. Dans nos esprits, nous étions partis pour secourir une chouette hulotte, qui est assez présente en ville désormais. Mais nous ne nous attendions pas à voir un hibou des marais en pleine ville ! Juste à côté du Centre en plus !

Par chance, il n’avait que des blessures légères : un hématome sur l’avant bras et un peu d’air sous la peau, signe qu’il avait subi un choc léger.

Son aile a été immobilisée pendant 5 jours, pour qu’il ne la sollicite pas trop. Après 15 jours, nous avons pu le relâcher par un beau week-end ensoleillé et sans trop de vent, lui laissant un couloir pour continuer sa route plus sereinement vers les dortoirs hivernaux.