Le ministère de la transition écologique vient de mettre en consultation un nouveau Plan National d’Action (PNA) sur le loup et les activités d’élevage, ainsi qu’un arrêté visant à simplifier les conditions de destruction de cette espèce protégée.
Au mépris des arguments scientifiques, ces projets ne visent plus à favoriser la cohabitation entre le loup et les activités humaines mais au contraire à limiter au maximum sa présence dans son aire de répartition naturelle.
Vous avez jusqu’au 7 décembre pour participer à la consultation publique et vous opposer au projet de Plan national d’actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage en déposant un avis motivé sur le site du ministère de la transition écologique.
Votre soutien est important. Les résultats de la consultation publique peuvent influer sur la décision finale ou constituer des arguments utiles dans la perspective des recours juridiques éventuels.
IMPORTANT : Pour que votre avis soit comptabilisé, nous vous invitons à l’exprimer individuellement en vous inspirant des arguments ci-dessous, sans toutefois les recopier à l’identique.
Argumentaire LPO (à personnaliser !)
- Le PNA précédent (2018-2023) n’a pas fait l’objet d’une évaluation de la pertinence ni de l’efficience des actions engagées afin d’en tirer des enseignements pour élaborer le nouveau PNA. En particulier, aucune analyse n’a été effectuée sur les bénéfices apportés par la protection des troupeaux et l’efficacité supposée des tirs létaux, alors que ce sont deux éléments centraux du plan.
- Alors que ce PNA devrait viser l’atteinte du bon état de conservation de l’espèce en France tout en assurant le soutien et l’accompagnement du pastoralisme, il n’est fait mention que des impacts négatifs de la présence du loup et non des bénéfices écologiques qu’elle apporte. A l’inverse, l’élevage est présenté uniquement sous un angle positif, sans tenir compte des problèmes qu’il peut engendrer. La LPO demande l’abandon de ce projet et le retour à un texte plus équilibré, prenant en compte les avis scientifiques et les travaux du Groupe National Loup.
- L’engagement de l’État en faveur de la modification du statut de protection du loup et son déclassement d’espèce strictement protégée, envisagé à la fois dans la Convention de Berne de 1979 et dans la Directive Habitats de 1992, est contraire à l’objectif d’assurer un bon état de conservation. Il s’agit d’un précédent inacceptable dans un PNA, qui ouvre une brèche inquiétante dans le domaine de la protection de la faune sauvage.
- Le Conseil National de Protection de la Nature, instance scientifique indépendante consultée dans le cadre de l’élaboration de ce PNA, a produit un avis négatif qui met en avant la plupart des points énumérés ci-dessus, sans que cela ait conduit à la moindre modification du texte.
Conditions de destruction
En parallèle au PNA, un projet d’arrêté également en consultation publique jusqu’au 7 décembre prévoit de simplifier les conditions dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction de loups peuvent être accordées par les préfets, avec l’objectif de faciliter et de multiplier les abattages. Ce texte devrait être prochainement complété par autre projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée chaque année, qui devrait être maintenu à un maximum de 21% de la population totale estimée, bien qu’une nouvelle augmentation de ce plafond de prélèvement, qui était de 12% en 1998, est désormais à craindre. De telles mesures visant à introduire une régulation de la population lupine française, en contradiction avec le droit communautaire et national, constituent un non-sens en termes de biologie de la conservation.
Il est urgent de changer notre regard sur la faune sauvage et de réaliser ce que la biodiversité apporte à l’équilibre des écosystèmes naturels. Redonnons de la place aux autres espèces en assumant politiquement la légitimité de leur présence à nos côtés.
Merci à tous pour votre mobilisation !