Bonjour les humains ! Ça ne va pas bien fort chez vous en ce moment ! Vous semblez bien perdus !
Une piste peut-être : « N’oubliez pas d’aimer tout ce qui vit autour de vous, car nous sommes tous embarqués pour un avenir commun ».
Il est nécessaire de toujours adapter son regard et le confronter aux événements. Aujourd’hui le sujet fondamental est de faire le choix du vivant.
D’ailleurs comme l’a précisé le président de la LPO, Allain Bougrain Dubourg :
« L’avenir de chacun de nous dépend de la capacité de nos dirigeants politiques à intégrer la protection de la nature dans chacune de leurs décisions. La LPO appelle les citoyens à se mobiliser dans les élections à venir et à voter pour le vivant ».
Je compte sur vous mais en attendant je souhaite vous parler d’un autre monde invisible : le monde aquatique.
Le fleuve Rhône, même fortement anthropisé et réduit pour sa quasi-totalité à une force motrice, recèle encore dans de rares endroits d’espaces encore riches. C’est le cas sur le secteur envisagé pour le projet Rhônergia.
Les milieux aquatiques sont des endroits fascinants : Louis Roule disait dans son livre « La vie des rivières » : « Au long de la berge, les promeneurs s’extasient volontiers sur la beauté du spectacle étalé devant eux, sur la fraîcheur et le miroitement brillant de l’eau qui coule sans arrêt. Il en est un autre, plus mystérieux, d’une ampleur aussi vaste qu’insoupçonnée, celui des vies multiples dont cette eau est emplie. C’est une eau vivante, active, chacune de ses gouttes renferme des êtres pleins de vie auxquels elle fournit le nécessaire pour subsister ».
Dans les eaux, une vie foisonnante :
- végétale : algues, nénuphars, massettes, joncs, potamots, renoncules, myriophylles, etc.
- des zooplanctons, espèces planctoniques et benthiques
- d’autres invertébrés : trichoptères, éphémères, etc.
- des crustacés : gammares, daphnies, écrevisses, anodontes
- des poissons : carpes, brochets, gardons, vandoises, truites…
Hélas, le changement climatique, les pollutions, l’augmentation des usages, l’artificialisation des rivières (enrochements, endiguements, barrages etc…), les nombreuses espèces invasives introduites par l’humain volontairement ou involontairement (écrevisses américaines introduites vers 1880, renouée du japon catastrophe écologique introduite probablement au 19ème siècle entre autres, et chez les poissons : sandres introduits vers 1912, truites-arc-en ciel dès le 19ème siècle, perches soleil en 1877, silures en 1851, black-bass en 1877, amour blanc en 1957 notamment pour lutter contre la prolifération de la végétation aquatique, poissons chat accidentellement en 1871…) contribuent dangereusement à la dévastation des milieux aquatiques.
Ainsi, à l’instar de la biodiversité en générale, celle des milieux aquatiques est également durement touchée. Selon le site « eaufrance » :
- Poissons d’eau douce : 80 espèces évaluées dont 15 menacées et 6 disparues en 2019
- Amphibiens : 35 espèces évaluées dont 8 menacées en 2015
- Libellules : 89 espèces évaluées dont 11 menacées et 2 disparues en 2016
- Éphémères :142 espèces évaluées dont 31 menacées et 2 disparues 2018
- Crustacés d’eau douce : 576 espèces évaluées dont 161 menacées en 2012
Concernant le Rhône, les barrages sont fortement destructeurs des milieux aquatiques.
Louis Roule dans « La vie des rivières » citait dans son ouvrage les « grosses truites » du Rhône et les Aloses présentes jusqu’à Lyon…
Le barrage Rhônergia ne fera que contribuer encore plus à la perte de biodiversité aquatique.
Il y aura par exemple une disparition des derniers salmonidés du Haut-Rhône et des cyprinidés d’eau vive tel que le barbeau au profit d’espèces plus adaptées aux conditions d’eau lente et réchauffée : silures, carpes… Mais aussi une accélération de l’installation d’espèces invasives dans un milieu qui sera irrémédiablement perdu, un écosystème déséquilibré et donc détruit.
Alors si comme la loutre et la LPO vous voulez un Rhône libre, si pour vous le respect du vivant est essentiel, dites NON à Rhônergia et mobilisez-vous prochainement pour les élections législatives.