Bonjour les amis,
Cette fois je vais vous parler d’un monde inconnu, caché sous nos pieds : c’est la vie du sol.
À chaque fois que vous venez vous promener sur les berges du fleuve, vous piétinez du vivant, des habitats, des végétaux, un milieu extrêmement riche et encore assez méconnu, très complexe composé d’une partie minérale (sable, limon, argiles, graviers, pierres) et une partie organique constituée d’êtres vivants, d’air et d’eau.
On y trouve les organismes végétaux, les racines des arbres qui vivent en symbiose avec des réseaux de champignons, des bactéries, des virus, des petits mammifères, des gastéropodes, des arthropodes (insectes, vers de terre, nématodes…) mais aussi taupes, mulots, campagnols, lapins, gîtes pour la Loutre (moi, hihi), nids pour le Martin-Pêcheur… bref, une biodiversité particulièrement diversifiée.
Au bord du fleuve, les berges ne se résument donc pas uniquement au visible, il y a aussi le monde « du dessous », celui dont on ne se soucie peu et qui pourtant a une importance cruciale pour le vivant, la destruction des polluants, du carbone…
Mes amis les vers de terre par exemple, brassent les matières minérales et organiques, aèrent le sol, et recyclent les éléments nutritifs, carbone, phosphore… Ils sont essentiels pour les écosystèmes terrestres. On en compte environ 260 par mètre carré de terre, voire plus selon la nature des sols.
Quelques chiffres
- Il faut 1000 ans pour former 1 centimètre de sol
- On estime que 25% de la biodiversité vit dans les sols
- En région tempérée, on estime que chaque mètre carré de sol contient en moyenne un millier d’invertébrés dont 50% d’acariens, environ 10.000 espèces de champignons, 100.000 à 1 million d’espèces de bactéries, des millions d’arthropodes, nématodes, protozoaires, des kilomètres de mycélium de champignons etc.
Vous comprenez que le projet Rhônergia par les travaux gigantesques qui seront entrepris sur les berges du fleuve sera terriblement destructeur de la biodiversité et pas uniquement celle qui est visible.
De plus, il est à craindre que les travaux libèrent des polluants présents actuellement dans les sols avec des conséquences pour l’eau, la faune, la flore et l’humain.
Le simple fait de détruire des kilomètres de ripisylves, d’anéantir ces berges installées depuis de nombreuses années, de remuer les sols réservoirs de vie, causera une catastrophe majeure pour cette portion du fleuve encore préservée.