Avant que la Préfète de Savoie ne reprenne un arrêté possiblement favorable à la chasse aux Tétras lyre (petit coq de bruyère) et à la Perdrix bartavelle, fixant le maximum de prélèvement pour les espèces Tétras lyre et Perdrix bartavelle pour la saison cynégétique 2025/2026, une consultation en ligne est ouverte jusqu’au lundi 26 mai (inclus).
Considérant la situation critique, voire le mauvais état de conservation avéré, en Savoie, mais aussi au niveau national, et nous basant sur la « Directive oiseaux » au niveau européen (UICN), nous donnons un avis défavorable à ce projet d’arrêté fixant le maximum de Tétras lyre et de Perdrix bartavelle, qui pourraient être « prélevés » par des actes de chasse au cours de la saison cynégétique 2025-2026.
L’encadrement réglementaire proposé par le projet d’arrêté, qui semble copié sur celui de l’année dernière, n’est pas suffisant pour la préservation de ces espèces, toutes deux sur la « liste rouge » des espèces menacées d’extinction.
Après la protection obtenue pour les Lagopèdes, l’intérêt général visant à protéger la biodiversité est celui de l’arrêt total de la chasse pour tous les gallinacés emblématiques de nos montagnes. Leur habitat est déjà bien perturbé et fracturé, notamment par les aménagements touristiques. Il serait paradoxal que des efforts soient faits par certaines stations (par exemple les Arcs, les Trois Vallées, Pralognan la Vanoise…), avec l’aide des services du Parc national de la Vanoise, et qu’en même temps cela profite aux chasseurs courant « le noir », ou « la perdrix », uniquement pour le plaisir de tuer.
La suspension de la chasse aux Tétras lyre en Savoie en 2023, prononcée par le TA de Grenoble (08-10-2023), en raison de la fragilité de l’espèce, aurait dû acter une vigilance accrue pour la saison 2024-2025.
Or, non seulement la chasse a été autorisée à nouveau en Savoie pour cette période, mais nous n’avons pas trouvé les comptages qui justifieraient un renouvellement de cette chasse et celle de la Perdrix bartavelle pour la saison 2025-2026, dans toutes les zones de montagne du département.
Dans le département des Hautes-Alpes en 2024, c’est le Conseil d’Etat qui a dû ramener les chasseurs à la raison, mais avant d’en arriver là, Madame la Préfète a tout pouvoir pour agir en faveur de la protection des espèces en déclin.