Samedi 3 décembre 2023, un chantier LPO a permis de faire une haie sèche le long de la route du Rocheret à Saint Offenge, sur le refuge LPO du moulin. Nous étions 12 à travailler sous la neige, les pieds dans l’eau (une partie du champ est inondée suite aux fortes pluies), afin d’entasser des branches entre deux rangées de piquets qu’il a fallu planter, afin de réaliser cette haie qui permet à la biodiversité de trouver refuge.

Avec le temps, les branches vont se tasser, créant un humus au sol favorable à la pousse de diverses essences. Le vent va amener des graines et celles trouvant la météo et le lieu favorables vont faire pousser des arbustes qui, petit à petit (8 ans en moyenne), vont constituer une haie pérenne pour la biodiversité qui remplacera progressivement la haie sèche. Les deux années précédentes, nous avions fait en automne un chantier afin de planter des arbustes pour constituer des haies. En deux ans, nous avons planté environ 200 arbustes, un mélange d’essences locales (dont des frênes transplantés et des noisetiers). Mais les deux sécheresses nous ont interpellées. Il a fallu arroser ces plantations, nous avons perdus quelques arbustes, et surtout, nous nous sommes demandées si finalement, les choix d’essences que nous avions fait étaient pertinents par rapport au changement climatique.

Deux bénévoles bien emmitouflés débroussaillent sous la neige

J’ai fait une formation auprès de la Coopérative Oasis (Accueil – Coopérative Oasis (cooperative-oasis.org, une association qui accompagne les personnes qui veulent vivre dans des éco lieux collectifs ruraux)) en 2023, qui comportait 3 immersions dans des éco lieux, dont TERA (TERA – Habitons le présent). C’est là que j’ai découvert les haies de Benges (ou haies sèches). Nous nous sommes dit que finalement, ce serait peut-être plus pertinent de laisser la nature décider de ce qu’elle laisse pousser pour reconstituer des haies ! De plus, sur les 10 hectares du refuge du moulin, nous avons eu énormément d’arbres qui sont tombés à cause de la sécheresse. Lorsqu’ils sont sur les ilots de sénescence (lieux dans les bois ou nous n’intervenons plus du tout, ce qui permet notamment à beaucoup de bio diversité de se loger dans les arbres morts), nous les laissons, mais lorsqu’ils tombent en travers des chemins ou des parcs, il faut les enlever. Nous avions donc beaucoup de branches, et plutôt que de les mettre dans les bois, nous les avons donc utilisées pour constituer ces haies.

Merci à Ilan, référent de la LPO, d’avoir organisé ce chantier, et merci aux membres de l’association des Blairoudeurs (Blairoudeurs.fr), l’association qui connecte les jeunes avec la nature) d’être venus en nombre pour contribuer ! C’était un beau moment de partage malgré les conditions météo.

Catherine Jean, Refuge du Moulin à Saint Offenge