La Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a répondu à notre question concernant les données utilisées pour le calcul de l’empreinte carbone du projet, estimée selon eux à + 250.000 tonnes d’équivalent CO₂.
Le calcul englobe notamment le béton armé.
Selon les variantes prises en compte, les volumes de béton (structurel, parois moulées, béton de propreté) seraient de l’ordre de 165.000 m³.
Alors que représentent 165.000 m³ de béton armé ?
- Ce sont environ 66.000 tonnes de ciment. La fabrication du ciment est impliquée dans 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
- 18.800 tonnes de sable.
- 160.800 tonnes de gravier.
- 49.500 tonnes d’acier.
- 32.175 m³ d’eau, soit l’équivalent de 13 piscines olympiques ou 32.175.000 litres.
Selon la CNR, le sable et les granulats seront extraits de carrières à proximité. Il semble difficile pour ces carrières de garantir la totalité des approvisionnements, sachant que divers projets sont en cours simultanément, tels que le projet d’échangeur autoroutier et la construction de deux réacteurs EPR au Bugey.
L’extraction mondiale de sable, dont les besoins sont colossaux, cause des dégâts irréversibles aux deltas de certains fleuves et occasionne aujourd’hui la destruction des fonds marins, avec notamment la disparition d’îles comme observé en Indonésie.
Sans oublier le transport des matériaux !
Sachant que le poids maximum pouvant être transporté par les camions est de 44 tonnes, le transport de ces matériaux sur le site pour la fabrication du ciment nécessitera :
- Pour le ciment : 1500 camions
- Pour le sable : 2700 camions
- Pour le gravier : 3655 camions
- Pour l’acier : 1125 camions
Soit un total d’environ 8980 camions de 44 tonnes, et davantage si le transport est réalisé avec des camions de moindre capacité.
On mesure l’impact que cela aura pour les habitants, pour la biodiversité et les milieux.
Et les enjeux liés à l’eau
Concernant l’eau qui sera probablement prélevée dans le Rhône, cela représente 32.175.000 litres qui s’ajouteront aux divers besoins (refroidissement de la centrale du Bugey, agriculture, industrie, etc.) et qui ne peuvent faire abstraction des aléas climatiques.
En bref
Ces données mettent en lumière une fois de plus les impacts considérables que va engendrer le projet Rhônergia sur l’environnement, sur les habitants, sur la biodiversité et les écosystèmes.
Plutôt que d’imposer une domination sur le vivant, nous préconisons une vision conciliante et respectueuse qui s’entreprend avec le fleuve et ses composantes.