Ce 4 octobre 2022, le Tribunal administratif de Lyon, sur la requête de FNE AURA, FNE Rhône et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes, a annulé l’arrêté préfectoral autorisant l’extension de la période du déterrage du blaireau dans le département du Rhône. Pour nos associations, cette décision sonne comme une première victoire en faveur de la considération et du respect de la faune sauvage dans notre département.
Bien que le blaireau ne soit pas classé au titre des Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts (ESOD anciennement « nuisibles ») et soit strictement protégé dans plusieurs pays d’Europe, certains préfets français dont celui du Rhône, choisissent encore d’étendre les périodes de chasse de cette espèce en autorisant une période complémentaire pendant la saison estivale. C’est justement contre l’arrêté préfectoral du 16 juillet 2021, prévoyant une période complémentaire de vénerie du blaireau du 15 mai au 31 aout 2021, que FNE AURA, FNE Rhône et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes se sont ici élevées, comme cela a été fait dans d’autres département.
Un arrêté mettant en danger la survie des blaireaux dans le Rhône
En accordant cette prolongation, le préfet autorise la chasse de blaireautins non sevrés et non émancipés. Un tel allongement de la période de chasse constitue alors un risque pour la survie de la population dès lors qu’elle affecte directement celle des blaireautins, qui restent dépendants de leur mère jusqu’à mi-août, et dont la destruction est en principe interdite.
Rappelons que cette pratique de chasse, appelée « vénerie sous terre » est particulièrement cruelle puisque les chiens sont tout d’abord lâchés pour acculer les blaireaux au fond de leur terrier. Les chasseurs creusent ensuite pendant plusieurs heures (parfois même jusqu’à 2 jours) pour en extraire les occupants à l’aide de pinces, avant de les abattre.
Enfin, cette méthode de chasse s’avère également problématique pour les autres espèces, comme le chat forestier qui trouvent refuge dans les terriers et dont la survie est alors menacée.
C’est l’ensemble de ces arguments qui ont fondé le recours déposé par FNE AURA, FNE Rhône et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes à la suite de la publication de cet arrêté.
Des victoires comme celle-ci qui interviennent « après coup » peuvent paraître dérisoires mais il n’en est rien. C’est la répétition de l’annulation de leurs arrêtés qui va contraindre les préfets à cesser de les renouveler puis contraindre le législateur à stopper ces massacres par une loi interdisant cette pratique. Ainsi en a-t-il été pour le grand tétras dans les Pyrénées. Nous poursuivons le même objectif.
Cette décision représente un premier pas vers l’abolition de cette pratique de chasse ainsi que la reconnaissance du respect de la biodiversité.
Notre action continue
Parce que le combat se prolonge, FNE AURA, FNE Rhône et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes sont déterminées à continuer leurs actions en faveur de la défense du blaireau. En 2022, nous nous sommes toutes trois associées aux ONG One Voice, AVES France, ASPAS et Animal Cross avec lesquelles nous partageons la même ambition : faire annuler les arrêtés prévoyant une période complémentaire de vénerie du blaireau en Auvergne-Rhône-Alpes.