Si vous vous promeniez dans l’ENS* du Vallon du Ravin le samedi 19 octobre, vous avez peut-être aperçu une bonne dizaine de piocheurs-creuseurs acharnés. N’ayez crainte, ils ne sont pas dangereux !

Leur besogne ? Créer une mare destinée à accueillir un maximum de biodiversité, au sein de cet écrin de verdure étroitement situé entre Sathonay-Village et Sathonay-Camp (pour localiser précisément le projet : 45°49’49.0″N 4°52’24.9″E). L’ENS ne comptait d’ailleurs qu’une seule mare avant celle-ci, elle pourra ainsi constituer un habitat pour certaines espèces, un lieu d’abreuvage et de rafraîchissement pour d’autres.

Ce chantier éco-volontaire s’inscrit dans le cadre du Marathon de la biodiversité, projet porté par la Métropole de Lyon, Arthropologia, la LPO, le CEN et FNE, grâce au soutien financier de l’Agence de l’Eau, pour encourager la création de mares et la plantation de haies. L’opération a également été présentée parmi les Chantiers d’automne, campagne annuelle de chantiers bénévoles référencés par les Conservatoires d’espaces naturels.

Notre belle d’équipe d’ouvriers et d’ouvrières a travaillé toute la journée dans une inébranlable bonne humeur. Munis de bêches, pelles, fourches et autres râteaux, ils ont d’abord décaissé un rectangle de 5,5 mètres sur 6,5, en lieu et place d’un petit bout de prairie coincé entre le sentier et le coteau boisé. Une fois passée cette étape (sans doute la plus sportive !), la mare a été creusée en paliers, pour une profondeur maximale de 1,20 m.

Afin d’accueillir le plus de biodiversité possible, la mare a été modelée de manière à comporter une grande diversité morphologique, avec des profondeurs et des pentes variables. De plus, la profondeur maximale (1,20 m) peut sembler démesurée par rapport à la surface creusée (25 m²), mais cela a en fait deux intérêts. D’une part, cela permettra à la mare d’héberger des espèces végétales et animales exigeant une certaine profondeur d’eau. D’autre part, la mare bénéficiera d’un effet de régulation thermique tout au long de l’année à la manière d’un puits canadien, grâce aux températures plus stables en profondeur qu’à la surface.

Cette journée de travail s’est terminée par une tout autre tâche, plus rapide mais pas moins cruciale : l’étanchéification du trou creusé, grâce à trois toiles différentes. D’abord, un géotextile pour protéger des aspérités du sol la couche suivante. La deuxième couche est un EPDM, c’est-à-dire un plastique parfaitement étanche. En effet, l’argile, bien que plus naturelle, n’offre généralement pas un niveau d’étanchéité satisfaisant. Enfin, une toile en fibre de coco a été déposée sur l’EPDM pour le protéger, mais surtout pour permettre au substrat de s’installer sur les parois de la mare. Pour terminer, les marges de la mare ont été nivelés et un peu de substrat a été déposé sur ses parois. Les grosses pierres trouvées pendant le creusement du trou ont quant à elles permis de créer de petites caches rocheuses en bordure de mare.

Le chantier se termine le samedi suivant par l’installation d’une ganivelle tout autour de la mare. Il s’agit de pieux en bois plantés dans le sol, à la manière des ganivelles que l’on peut trouver en bord de plage. L’objectif est d’assurer la sécurité des passants aux abords du site. De petites ouvertures permettront tout de même à la petite faune d’accéder à la mare.

Un grand merci à tous les bénévoles qui ont donné de leur énergie (et aussi un peu de sueur) pour la réalisation de ce beau projet. Merci également aux Voix du Vallon, association consacrée à la préservation de l’ENS, qui s’est fortement impliquée dans ce projet. Merci à Christophe d’Adamo, salarié de la LPO du Rhône, pour la direction du chantier. Enfin, nos remerciements s’adressent aux partenaires financiers du projet : l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, la Métropole de Lyon et l’ensemble des communes et équipes du projet nature.

Théo BRAS, bénévole LPO

*ENS : Espace Naturel Sensible

photos de l’article © Véronique Souche, Malo Guillet, Théo Bras