Nous y voilà ! 4 mois passés pour le Suivi de la migration qui touche à sa fin au Défilé de l’Écluse ! Ainsi se termine la 30ème saison de suivi salarié, rien que ça !

Le moins que l’on puisse dire sur ce dernier mois écoulé, c’est qu’il fut parfois très long pour nos ornithologues… En effet, nous avons fait face à des longs épisodes de vent de sud, peu favorable à la migration, s’ajoutant à cela les traditionnelles averses de l’automne.
Mais il y a toujours de quoi satisfaire nos observateurs, avec par exemple ces petits vols réguliers de grues cendrées, espèce qui nous émeut jusqu’à l’âme !

A cela s’ajoute les vols d’oies cendrées venant du nord, les vanneaux huppés de passage, les boules d’étourneaux régulières, les pigeons ramiers qui déboulent du Jura, le faucon pèlerin à la poursuite de ces derniers, les pinsons des arbres en grand nombre, les grives, toutes espèces confondues, qui remplissent le ciel, les rémiz pendulines toujours inattendues, les alouettes qui passent bruyamment et bien d’autres encore !


Nous avons également eu la chance d’observer encore un Pygargue à queue blanche (issu d’un programme de réintroduction) et un élanion blanc, espèce d’ordinaire cantonnée au Sud de la France et à la Péninsule ibérique.
De quoi assouvir la soif d’observation des nombreuses personnes passées sur le spot au cours de cette période, puisque c’est peut-être là le fait marquant de cette fin de saison.
En effet, la migration c’est des oiseaux, mais avant tout et surtout, des humains réunis par la même passion, sur un spot parfois lointain et qui partagent de bons moments et leurs connaissances !

Un enfant note les totaux de la journée sur un tableau noir

Cette 30ème saison fut marquée par des phénomènes météorologiques inédits, qui nous prouvent que le travail ne fait que commencer. Au final, malgré l’absence très marquée des milans noirs en début de saison, certainement due aux chaleurs, nous affichons tout de même une saison à plus de 35 000 rapaces !
Nos observateurs ont été chanceux pour les bondrées apivores, car il y a eu des orages au moment du pic de passage, ce qui nous donne de meilleures chances d’observations. Si certaines espèces affichent un score très bas, comme l’épervier d’Europe ou le busard des roseaux, les deux espèces phares du site ne nous ont pas faussé compagnie !

En effet ce sont plus de 15 000 milans royaux qui sont passés au Défilé, loin du score de 18 000 en 2021 qui était une année exceptionnelle, mais cela dépasse largement les 12 000 de 2020 qui s’affichaient comme un record à l’époque ! De plus, 12 000 milans royaux ont été comptés chez nos amis du Crêt des roches, ce qui fait plus de 26 000 passés par le couloir Alpo-Jurassien. De tels chiffres nous mettent du baume au cœur en ces temps incertains : les mesures de protection commencent à porter leurs fruits !

Milan royal en vol ; on voit son corps roux et ses deux plages blanches sous les ailes
Milan royal © Jean Bisetti

Les buses variables quant à elles sont passées au nombre de 10 000, un chiffre bien loin des scores possibles sur ce site, mais cela est très largement expliqué par les douceurs saisonnières. En effet, les buses observées au Défilé sont celles qui fuient le froid des pays de l’Europe du Nord, peu présent actuellement. Il est par ailleurs possible d’observer des « fuites hivernales » sur le spot après la saison officielle si le froid daigne se montrer, rendez-vous à Chevrier par temps de Nord-Est !


Nous tenons à remercier tous les observateurs qui nous ont permis d’obtenir ces résultats, qu’ils nous aient aidé durant quelques heures, des jours, voire des semaines pour certains ! Nous les remercions également vivement pour leur soutien lors des longues heures de vide, pour leur enthousiasme lors des passages d’oiseaux, pour les échanges passionnés, les anecdotes et tout ce qui fait que la migration est une aventure humaine à vivre au moins une fois dans une vie. Ils sont venus de tous bords, des quatre coins de la France, d’Allemagne, de Suisse, d’Angleterre, pour observer ce phénomène naturel incroyable et si vulnérable.

Une longue vue au Défilé de l'Écluse

Rappelons que les oiseaux migrateurs font partie des espèces les plus impactées par les activités humaines et qu’ils nécessitent votre soutien ; venez nous rejoindre sur les nombreux spots disséminés en France !

C’est sur ces mots que nous clôturerons cette dernière actualité, en remerciant le Groupe Ornithologique du Bassin Genevois, la Station Ornithologique Suisse et la commune de Chevrier, sans qui rien ne serait possible.

Vive l’oiseau libre !


Lé Collectif du Défilé de l’Écluse